Les écovillages : Différence entre versions

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Un écovillage (ou éco-village, éco-lieu, éco-hameau) est une agglomération, généralement rurale, ayant une perspective d'[[autosuffisance]] variable d'un projet à l'autre et reposant sur un modèle économique alternatif. <br> L'écologie y tient une place prépondérante dans une optique de régénération sociale et environnemental du lieu de vie. La priorité est en effet de redonner une place plus équilibrée à l'homme, en harmonie avec la nature, dans un respect des écosystèmes présents.
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'''Notions-clés''': ''[https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/incubation incubation], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/%22%C3%A9nergies+renouvelables%22 énergies renouvelables], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=agriculture agriculture], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=autonomie autonomie], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=cohabitat cohabitat], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/eco-hameau éco-hameau], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=%C3%A9covillage écovillage], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=%C3%A9colieu écolieu], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=%C3%A9cologie+communautaire écologie communautaire], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/micro-societe micro-société], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=communaut%C3%A9+de+pratiques communauté de pratiques], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/%22innovation+social%22 innovation sociale], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=formation formation], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=gouvernance gouvernance], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/%22gestion+des+conflits%22 gestion des conflits], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=internet internet], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=transition transition], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=+mod%C3%A8le+de+soci%C3%A9t%C3%A9 modèle de société], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/%22nouveaux+modes+de+vie%22  nouveaux modes de vie].''
Ce n'est pas un hasard si l'expression écovillage a vu le jour au Brésil, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, en 1992, dans le cadre du constat alarmant du réchauffement de la planète, de la raréfaction de l'eau et des espèces vivantes, et de l'accroissement de la pauvreté dans le monde.
 
  
==Le réseau mondial des écovillages==
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'''Profils-clés''': ''[https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/%22global%20ecovillage%20network%20(GEN)%22 Global Ecovillage Network (GEN)], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/%22gaia+trust%22 Gaia Trust], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=Findhorn Findhorn],
Le "global ecovillage network" est composé de plusieurs milliers de petits lieux avec 50 à 5000 habitants. Bien qu'informel, peu structuré et peu coordonné, c'est le principal réseau qui confronte les rêves d'[[écologie globale]] avec la pratique réelle au quotidien et à large échelle. L'apport de ces expériences a été reconnu l'association danoise Gaïa Trust, pour la promotion de la transition vers un futur plus durable et spirituel. Cette dernière a permis la mise en place du réseau.
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[https://groups.diigo.com/group/ecopol/content/tag/ONU ''ONU''], [https://groups.diigo.com/group/ecopol/search?what=Sommet+de+la+Terre ''Sommet de la Terre''].''
Vécus comme des laboratoires d'expérimentations alternatives, les écovillages peuvent accueillir une production potagère, des constructions écologiques, un centre de ressources, un espace d'accueil, ou encore des ateliers artistiques. L'objectif est de créer, ensemble, un mode de vie convivial et juste, avec une [[empreinte écologique]] minimale.
 
Parmi les expériences les plus représentatives, qui étaient au départ des [[http://wiki.ecopol.net/index.php/Les_communaut%C3%A9s_intentionnelles communautés intentionnelles]] : Auroville, Findhorn et Damanhur (voir ci-après).
 
Deux points-clé :
 
*les écovillages agissent comme des [[http://wiki.ecopol.net/index.php/Les_incubateurs_ou_valorisateurs_de_l%27innovation_sociale incubateurs]] de nouvelles pratiques écologiques : expérimentations in situ, formations, stages, ateliers, etc)
 
* l'approche est [[http://wiki.ecopol.net/index.php?title=Les_gestionnaires_de_la_complexit%C3%A9&action=edit&section=8 éco-systémique]], c'est-à-dire vraiment globale et à 360° dans la prise en compte des impacts.
 
Pour aller plus loin : www.ecovillages.org et www.gaia.org<br>
 
Visitons quelques '''écovillages''' existantes, afin de nous imprégner de leurs ambiances respectives. Ils sont source d'inspiration pour la suite de l'aventure Ecopol...
 
  
== Auroville ==
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« ''J’imagine un village beau, propre et respectueux de Terre Mère.
  
[[Fichier:Auroville.jpg]]
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J’imagine chacun libre de son rythme de travail, de son activité et de ce qu’il souhaite échanger avec les autres.
  
===Présentation===
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J’imagine chaque habitant, couple ou famille ayant son nid et son territoire connu de tous.[[Fichier:Piracanga.jpg|200px|thump|left]]
  
Auroville, la "Cité universelle", est une écoville qui réunit environ 1 700 personnes venant du monde entier. Construite sur un terrain vierge et désert, elle est située au Sud de l'Inde, dans l'Etat de Tamil Nadu, à 10 km au nord de Pondicherry. Sa population, issue d'environ 35 nations, est composée de tous les groupes d'âge, de toutes les classes sociales, milieux et cultures.
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J’imagine l’entraide entre les territoires de chacun, une entraide pratiquée en toute liberté.
En 1966, le projet Auroville a été recommandé unanimement par l'Unesco comme "projet d'importance pour le futur de l'humanité."
 
  
===Le démarrage===
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J’imagine un village intergénérationnel où toutes les générations vivent en paix pour préserver la beauté du rêve commun.
  
Sri Aurobindo était un des compagnons de lutte de Gandhi. Fils de Maharajah, il se retrouva à la tête d'un état vers l'âge de la trentaine puis démissionna pour protester contre les colonies anglaises. Il publia de nombreux livres pour exposer sa vision d'un monde plus juste. Dans ses dernières années, il se fit offrir un terrain près de Pondicherry (seul comptoir français d'Inde). Avec sa compagne française nommée ''the Mother'', ils initièrent  ce projet avec une identité internationale confirmée.
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J’imagine plein de potagers bio agréables à regarder.
<br>Quelques années après sa mort, en 1968, Auroville fut officiellement inaugurée. Des adolescents de plus de 100 pays du monde s'y retrouvèrent pour une célébration de lancement. Chacun apporta un peu de terre de son pays qu'il mit dans un pot commun pour célébrer l'union des nations, le tout sous l'égide de l'UNESCO.
 
<br>Les Aurovilliens ont '''reforesté''' un espace de 10km/10 composé de petits hameaux avec des lieux de formation, de vie et d'accueil. Cependant, aucun plan concret pour gouverner cette ville en devenir n'a été concrétisé. ''The Mother'' et les gens qui l'entouraient n'avaient pas une grande expérience en gestion, ils étaient plus concentrés sur la spiritualité. L'impossibilité de réaliser le plan urbanistique tient aussi au manque de moyens financiers, et c'est sans doute l'un des principaux enseignements à tirer de l'expérience Auroville. Car si ces moyens avaient été trouvés en amont, cela aurait évité un aménagement peu cohérent qui a abouti à des îlots de petites communautés (de 50 à 100 personnes en moyenne), sans culture de partage global. Résultat, beaucoup d'Aurovilliens prennent la moto pour rallier l'épicerie ou l'école... Cette expérience est symbolique des problèmes que peuvent rencontrer les écovillages.<br>
 
Malgré tout, Auroville reste le seul lieu sur terre où une trentaine de nations cohabitent à l'année, sans propriété foncière.  La '''durabilité''' du projet est due à une curiosité administrative exceptionnelle, œuvre de Sri Aurobindo. Il s'agit du rattachement direct du territoire d'Auroville à l'administration fédérale de New Dehli située à 3000 de kilomètres de l'écovillage. Ce qui confère à Auroville une situation d'indépendance par rapport à l'état régional du Tamil Nadu.  Dès son début ce fut un lieu où de nombreuses choses impossibles ailleurs devenaient possibles.  
 
  
Ce sont ces germes qui ont permis:
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J’imagine des cercles de parole pour la vie du groupe, où chacun parle à son tour, où chacun est écouté.
*la valorisation de la '''propriété collective'''
 
*l'indépendance vis à vis du pouvoir local en matière de décisions urbanistiques
 
*l'autonomie en matière d'éducation
 
*la possibilité de créer des centres artistiques
 
*la liberté laissée à l'initiative individuelle pour créer des petites entreprises
 
  
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J’imagine un village où celui qui aura besoin d’être silencieux, inactif ou solitaire sera libre de le faire sans être jugé.
  
Source: http://www.auroville.org/
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J’imagine enfin que ce rêve sera écrit en grand au centre du village dès le premier jour et y restera, afin que chaque vie n’oublie jamais ce qu’elle est venue vivre ici, et que la beauté du rêve initial soit vivante dans l’esprit de chaque ami de passage'' »<ref>Adaptation d'un poème anonyme sur les écovillages, trouvé sur un forum internet : http://mbesoterik.forumactif.org/t84-ecovillage.</ref>
  
==Findhorn ==
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Un tel rêve peut-il devenir réalité ? Oui, répondent les artisans et promoteurs du mouvement des écovillages. En effet, un peu partout sur la planète, on voit ce rêve s'éveiller. Il existe déjà des dizaines d'écovillages près de chez nous<ref>Pour aller plus loin : [http://gen.ecovillage.org/ Gen - Ecovillage].</ref>. Leurs responsables sont souvent d'étonnants gestionnaires et artistes, tous pionniers d'une écologie communautaire concrète, pratique, quotidienne.
  
[[Fichier:Findhorn.jpg]]
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Mais qu'entend-on exactement par écovillage, joli mot encore un peu énigmatique ? Ce sont sans doute les expériences les plus avancées, profondes et documentées, en matière d'écolieux post-industriels. C'est pourquoi, lorsqu’on part à la recherche d’un modèle de société idéale au XXIe siècle, les écovillages apparaissent comme des laboratoires d'expérimentation d’avant-garde sacrément foisonnants.  
  
===Présentation===
 
  
Findhorn, en Ecosse, est une des principales sources d'inspiration pour les '''pôles d'écologie communautaire'''.
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{| class="wikitable"
<br>La communauté de base de Findhorn est une expérience de vie consciente, un centre d'éducation et un écovillage. Elle est basée principalement dans le parc Findhorn et à l'université de colline de Cluny, dans la ville voisine de Forres.  
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<br>La communauté regroupe des individus, des entreprises et des organismes dans un rayon de 80 kilomètres, du parc aux îles d'Iona et Erraid, sur la côte ouest de l'Ecosse.
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|'''Le saviez-vous ?'''
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A l'origine, l'expression « écovillage » a été utilisée et définie par Diane et Robert Gilman en 1991 dans un rapport pour l'ONG Gaia Trust et a été reprise lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil en 1992. Un écovillage désigne une agglomération de bâtis de taille humaine, pour laquelle a été édité un règlement d'ordre intérieur et comprenant des activités en accord avec la nature. Généralement ruraux et ayant une perspective d'autosuffisance variable d'un projet à l'autre, les écovillages reposent sur un modèle économique alternatif. L'écologie y tient une place prépondérante, en vue d'une régénération sociale et environnementale du cadre de vie. La priorité est de redonner sa juste place à l'Homme, en harmonie avec la nature, dans un respect des écosystèmes présents.  
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=== Le démarrage ===
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Fondé en 1995, le Global Ecovillage Network (GEN) a réussi en vingt ans à relier plus de 10 000 villages, quartiers urbains et communautés intentionnelles dans plus de cent pays. Leurs points communs : une dizaine d'habitants sur place toute l'année, une vision et une intention commune, des pratiques écologiques fortes.
  
Né dans les années 60, c'était à l'origine un immense hôtel géré par trois amis. Ils eurent l'inspiration de ne pas se limiter à l'hôtellerie mais de démarrer des activités d'agriculture bio et '''biodynamique'''.  
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Le GEN dispose d'un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies. Avec ses années d'expérience, il offre une richesse d'inspiration, concentrée sur des solutions locales répondant à des défis mondiaux, tendant à démontrer qu'un autre monde est bel et bien possible !
<br> Dans les années 70 puis jusqu'au début des années 80, Findhorn connut une croissance exponentielle. Des centaines puis des milliers de personnes de tous milieux venaient y résider ponctuellement ou durablement. Durant la même période la communauté déménagea sur un terrain plus large.
 
<br>Dans les années 80 il y eut des querelles internes, ce qui reduit la population à quelques habitants. Puis,tel le phénix qui renaît de ses cendres, Findhorn connut un nouveau souffle.
 
  
Aujourd'hui, ses fondateurs mènent de nombreux programmes éducatifs à l'écologie pratique et communautaire en coopération et sur financement de l'Union Européenne, de diverses agences de l'ONU et des participants venus du monde entier pour apprendre cet art de vivre.
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Les habitants des écovillages réussissent à gérer des grands potagers pour la souveraineté alimentaire, à réaliser des constructions écologiques, à animer des centres d'excellence en arts et entrepreneuriat social.
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Y sont intégrés aussi la permaculture et la biodynamie, la production d'énergies vertes, la prise de décisions collectives, la gestion des conflits relationnels (avec la communication non violente, ou CNV), le tout avec de nombreuses offres de formation continue.
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On peut retenir deux critères-clés pour ces communautés très diverses qui composent le GEN :
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*elles agissent comme des incubateurs de pratiques écologiques concrètes au quotidien, ainsi que des expérimentations par des formations, stages, ateliers, au sein de centres de ressources ;
  
http://www.findhorn.org/
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*l'objectif est écosystémique. Il s'agit d'une approche vraiment globale et à 360° dans la prise en compte des impacts de l'homme sur son environnement. Il respecte l'équilibre des trois grandes sphères de la durabilité pour l'humanité actuelle : l'environnement, la socio-économie et le culturel-spirituel.
  
==Damanhur==
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Ce type d'initiative n'est pas récent, même si les écolieux étaient quelque peu isolés avant internet. Dès les années 2000, le mouvement a gagné en visibilité, les différentes initiatives s'organisent en réseaux de communautés virtuelles. L'intérêt du public grandit.
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Bien qu'encore informel, peu structuré et peu coordonné par rapport aux administrations des pays et des multinationales, GEN est le principal réseau planétaire de personnes confrontant les rêves d'écologie globale avec la pratique réelle au quotidien et à large échelle. Et la coopération a déjà démarré avec les centres de ressources plus classiques, grandes entreprises et institutions.
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Parmi les portes d'entrées intéressantes pour les nouveaux arrivants, les cours de conception d'écolieux, aussi nommés conception de systèmes durables, sont proposés en 2015 dans plus de 35 pays sous l'égide de la fondation Gaia pour l'éducation (Danemark)<ref>[http://www.gaiaeducation.net gaiaeducation.net]</ref>.
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Chaque écovillage est une mine d'or pour les modes de vie durables.
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Chacun peut les découvrir, les contacter, les visiter et s'y immerger.
  
[[Fichier:07121201_blog.uncovering.org_damanhur.jpg]]
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== Notes et références ==
 
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<references/>
Damanhur, primée par les Nations Unies comme modèle pour un futur durable, est une écosociété basée sur des valeurs éthiques et spirituelles. Fondée en 1975, la Fédération compte environ 1000 citoyens et s’étend sur 400 hectares de terrains, disséminés dans la Valchiusella et dans la zone du Haut Canavese, au pied des Alpes Piémontaises. Elle est établie sur deux communes italiennes.


 
 
 
Damanhur offre des cours et des événements tout au long de l’année. A chaque saison, nous avons la possibilité d’y séjourner ou d’y effectuer une visite de plus ou moins longues périodes : des séjours d’étude, de vacances ou de régénération.

 
 
 
Damanhur promeut la culture de la paix et du développement équilibré à travers la solidarité, le volontariat, le respect de l’environnement, l’art, et l’engagement social et politique.
 
Damanhur a une constitution, un système de valeurs complémentaires, un quotidien et des revues, des ateliers d’art, un centre de recherche et d’application médicale et scientifique, une Université libre et des écoles pour les petits et les plus grands jusqu’à la dernière année secondaire.
 
 
 
La Fédération est aussi connue dans le monde entier pour la création des Temples de l’Humanité, une œuvre d’art souterraine extraordinaire conçue par ses citoyens, dédiée à l’Eveil de la partie divine de chaque être humain et considérée par un grand nombre de personnes comme la Huitième Merveille du monde. Les ateliers d’art qui ont réalisé les Temples sont réunis à la Damanhur Crea. La Damanhur Crea est un centre innovateur, d’art, de recherche et de bien-être, ouvert au public tous les jours.
 
 
 
Damanhur a des centres et des amis en Italie, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis et collabore avec des organisations internationales engagées dans le développement social, civil et spirituel de la planète.
 
 
 
http://www.damanhur.org/  
 
 
 
Les concepteurs du projet Ecopol ont visité et étudié l'histoire et le fonctionnement de ces lieux, afin de pouvoir s'appuyer sur ce qui existe pour construire un projet solide.
 

Version actuelle datée du 21 octobre 2016 à 12:25

Notions-clés: incubation, énergies renouvelables, agriculture, autonomie, cohabitat, éco-hameau, écovillage, écolieu, écologie communautaire, micro-société, communauté de pratiques, innovation sociale, formation, gouvernance, gestion des conflits, internet, transition, modèle de société, nouveaux modes de vie.

Profils-clés: Global Ecovillage Network (GEN), Gaia Trust, Findhorn, ONU, Sommet de la Terre.


« J’imagine un village beau, propre et respectueux de Terre Mère.

J’imagine chacun libre de son rythme de travail, de son activité et de ce qu’il souhaite échanger avec les autres.

J’imagine chaque habitant, couple ou famille ayant son nid et son territoire connu de tous.
Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant

J’imagine l’entraide entre les territoires de chacun, une entraide pratiquée en toute liberté.

J’imagine un village intergénérationnel où toutes les générations vivent en paix pour préserver la beauté du rêve commun.

J’imagine plein de potagers bio agréables à regarder.

J’imagine des cercles de parole pour la vie du groupe, où chacun parle à son tour, où chacun est écouté.

J’imagine un village où celui qui aura besoin d’être silencieux, inactif ou solitaire sera libre de le faire sans être jugé.

J’imagine enfin que ce rêve sera écrit en grand au centre du village dès le premier jour et y restera, afin que chaque vie n’oublie jamais ce qu’elle est venue vivre ici, et que la beauté du rêve initial soit vivante dans l’esprit de chaque ami de passage »[1]

Un tel rêve peut-il devenir réalité ? Oui, répondent les artisans et promoteurs du mouvement des écovillages. En effet, un peu partout sur la planète, on voit ce rêve s'éveiller. Il existe déjà des dizaines d'écovillages près de chez nous[2]. Leurs responsables sont souvent d'étonnants gestionnaires et artistes, tous pionniers d'une écologie communautaire concrète, pratique, quotidienne.

Mais qu'entend-on exactement par écovillage, joli mot encore un peu énigmatique ? Ce sont sans doute les expériences les plus avancées, profondes et documentées, en matière d'écolieux post-industriels. C'est pourquoi, lorsqu’on part à la recherche d’un modèle de société idéale au XXIe siècle, les écovillages apparaissent comme des laboratoires d'expérimentation d’avant-garde sacrément foisonnants.


Le saviez-vous ?

A l'origine, l'expression « écovillage » a été utilisée et définie par Diane et Robert Gilman en 1991 dans un rapport pour l'ONG Gaia Trust et a été reprise lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil en 1992. Un écovillage désigne une agglomération de bâtis de taille humaine, pour laquelle a été édité un règlement d'ordre intérieur et comprenant des activités en accord avec la nature. Généralement ruraux et ayant une perspective d'autosuffisance variable d'un projet à l'autre, les écovillages reposent sur un modèle économique alternatif. L'écologie y tient une place prépondérante, en vue d'une régénération sociale et environnementale du cadre de vie. La priorité est de redonner sa juste place à l'Homme, en harmonie avec la nature, dans un respect des écosystèmes présents.

Fondé en 1995, le Global Ecovillage Network (GEN) a réussi en vingt ans à relier plus de 10 000 villages, quartiers urbains et communautés intentionnelles dans plus de cent pays. Leurs points communs : une dizaine d'habitants sur place toute l'année, une vision et une intention commune, des pratiques écologiques fortes.

Le GEN dispose d'un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies. Avec ses années d'expérience, il offre une richesse d'inspiration, concentrée sur des solutions locales répondant à des défis mondiaux, tendant à démontrer qu'un autre monde est bel et bien possible !

Les habitants des écovillages réussissent à gérer des grands potagers pour la souveraineté alimentaire, à réaliser des constructions écologiques, à animer des centres d'excellence en arts et entrepreneuriat social.

Y sont intégrés aussi la permaculture et la biodynamie, la production d'énergies vertes, la prise de décisions collectives, la gestion des conflits relationnels (avec la communication non violente, ou CNV), le tout avec de nombreuses offres de formation continue.

On peut retenir deux critères-clés pour ces communautés très diverses qui composent le GEN :

  • elles agissent comme des incubateurs de pratiques écologiques concrètes au quotidien, ainsi que des expérimentations par des formations, stages, ateliers, au sein de centres de ressources ;
  • l'objectif est écosystémique. Il s'agit d'une approche vraiment globale et à 360° dans la prise en compte des impacts de l'homme sur son environnement. Il respecte l'équilibre des trois grandes sphères de la durabilité pour l'humanité actuelle : l'environnement, la socio-économie et le culturel-spirituel.

Ce type d'initiative n'est pas récent, même si les écolieux étaient quelque peu isolés avant internet. Dès les années 2000, le mouvement a gagné en visibilité, les différentes initiatives s'organisent en réseaux de communautés virtuelles. L'intérêt du public grandit.

Bien qu'encore informel, peu structuré et peu coordonné par rapport aux administrations des pays et des multinationales, GEN est le principal réseau planétaire de personnes confrontant les rêves d'écologie globale avec la pratique réelle au quotidien et à large échelle. Et la coopération a déjà démarré avec les centres de ressources plus classiques, grandes entreprises et institutions.

Parmi les portes d'entrées intéressantes pour les nouveaux arrivants, les cours de conception d'écolieux, aussi nommés conception de systèmes durables, sont proposés en 2015 dans plus de 35 pays sous l'égide de la fondation Gaia pour l'éducation (Danemark)[3].

Chaque écovillage est une mine d'or pour les modes de vie durables. Chacun peut les découvrir, les contacter, les visiter et s'y immerger.

Notes et références

  1. Adaptation d'un poème anonyme sur les écovillages, trouvé sur un forum internet : http://mbesoterik.forumactif.org/t84-ecovillage.
  2. Pour aller plus loin : Gen - Ecovillage.
  3. gaiaeducation.net