Malinfo vs Slowinfo

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Un quatrième pouvoir mis à mal : Tourmentes économiques et éthiques

La presse, comme d’autres secteurs, fait face à de nouveaux défis. La concentration toujours plus importante des médias a jeté le discrédit sur leur diversité, sur leur qualité et sur leur objectivité. Volonté de profit, course à l’audience : le journalisme qui permet des gains maximums est celui qui traite de sujets sensationnels. Les stars, les accidents, les nouvelles à consommer sur le champ. Bonnes à jeter juste après. Cela crée une culture du court terme, de la réaction dans l’urgence et l’économie « de la panique ». Le journalisme qui cherche des gains maximums, c’est celui qui utilise le temps de cerveau disponible des lecteurs et des téléspectateurs en entretenant et en favorisant les collusions douteuses avec la publicité (publi-journalisme, journaux gratuits) Une société du spectacle et du spectaculaire où tout se joue dans l’urgence, sans recul.


ENCADRE: Concentration du quatrième pouvoir

En 1983, cinquante grandes entreprises dominaient le marché international de l’information. En 1987 elles n'étaient plus que vingt-neuf, en 1990 vingt-trois et en 1997 dix seulement. En 2003, l’industrie mondiale des médias était dominée par un peloton composé de neuf géants, emmenés par Time Warner (47 milliards d'euros de CA en 2008), Disney (36 milliards de dollars), Bertelsmann (15 milliards de dollars), Viacom (13 milliards de dollars) et News Corporation (Rupert Murdoch, 11 milliards de dollars). En Australie, Rupert Murdoch possède sept des douze quotidiens nationaux. En Italie, Silvio Berlusconi contrôle six des sept chaînes de télévision du paysFin ENCADRE.


D’autres modèles ont vu le jour grâce au numérique : blogs, journaux participatifs, médias sociaux permettant la diffusion décentralisée d’informations et l’éclosion du journalisme citoyen. « Tous journalistes ! ». Un mot d’ordre qui a fait frémir la corporation craignant pour ses acquis et sa survie. Or, le journalisme numérique, même s’il se cherche encore un modèle économique viable, représente une avancée décisive contre la malinformation. Il est participatif : impliquer le lecteur dans le respect d’une charte de déontologie, faire jouer son expertise, l’associer à celle des journalistes permet de multiplier les regards, d’approfondir les sujets. Il est multimédia : il permet d’associer au texte, le son, l’image, la vidéo, les hyperliens. Un article s’enrichit ainsi de plusieurs degrés de lecture. Nourriture physique et nourritures abstraites se rejoignent donc : le slow food a la même philosophie que le slow journalism.
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Un cinquième pouvoir pour assurer la vigilance citoyenne

24 des 25 plus grands titres de presse sont confrontés à un déclin de leur tirage1. Dans un tel contexte, la qualité de l’information ne peut que décliner. Les journaux traditionnels, pour survivre, ont été réduits à des solutions boiteuses et par nature éphémères : augmentation des publi-reportages, soumission aux annonceurs et donc, le plus souvent, autocensure préventive.

La fonction numérique crée l'organe d'information. Pendant que de grands intérêts privés et marchands s’introduisent dans la brèche ouverte par un quatrième pouvoir en crise, le cinquième pouvoir, fondé sur Internet et imprégné des valeurs de citoyenneté, imagine, illustre et organise la mutation de l’information moderne.


ENCADRE: Exemples de nouveau journalisme participatif

Ohmynews, Mediapart, Rue89, AgoraVox, Huffington Post, BondyBlogs, Drudge Report, etc. Fin Encadré


Notes et références


Annexes

Liens externes

Illustrations complémentaires

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