Définition de l'écologie numérique
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La communication électronique engendre des maux qui peuvent se comparer dans une certaine mesure à de la pollution.
Pour prendre un seul exemple, qui frappera certainement bien des internautes, les courriers non sollicités (ou spam) figurent aux rangs des méfaits électroniques que recense l’écologie numérique. Loin d’être le seul, il vient s’inscrire parmi une ribambelle d’autres plaies qui s’abattent sur une large majorité des utilisateurs de l’outil informatique, particulièrement lorsqu’il est connecté. Tout comme dans la pollution (dans son sens le plus classique), nombreux sont les simples utilisateurs qui perpètrent eux-mêmes ces méfaits à leur propre insu, juste parce qu’il font comme tout le monde [2].
Un concept nouveau ?
Non, le concept n’est pas nouveau. Déjà en janvier 1989, l’Internet Activities Board [3] publiait la RFC 1087 intitulée "Ethics and the Internet" (Internet et l’Éthique). Dans le courant des années 1990, ce sujet a fait l’objet de plusieurs publications, toujours sous la terminologie d’éthique. Des publications utilisent cette terminologie depuis la fin des années 1990, certains sous l’anglophone "Digital Ecology" : - http://world-information.org/wio/re... - http://www.dfn.org/focus/intl/digitaleco.htm
Aujourd’hui, il semble cependant intéressant de développer cette problématique sous l’angle de l’écologie, car nous sommes en présence d’un écosystème, dont l’équilibre doit être préservé. C'est à cette seule condition que demain il sera aussi fertile qu’aujourd’hui, et peut-être plus !
Un écosystème dont l’équilibre doit être préservé
Basons-nous sur la définition d’écosystème présente [4] sur le Wikipedia francophone : Un écosystème est un système biologique formé d’une biocénose et d’un biotope, autrement dit par un ensemble d’espèces associées développant un réseau d’interdépendances dans un milieu caractérisé par un ensemble de facteurs physiques, chimiques et biologiques permettant le maintien et le développement de la vie.
Dans notre cas, il faudra naturellement procéder à une légère translation sémantique : - système biologique : le système organisationnel informel dont traite cet article ; - biocénose : tous les acteurs d’Internet (utilisateurs/visiteurs/consommateurs, développeurs de logiciels/producteurs de contenu, constructeurs de matériel informatique, opérateurs réseau, fournisseurs d’accès, prestataires divers, organismes normatifs...) ; - biotope : Internet lui-même, c’est à dire la combinaison des moyens matériels, logiciels et normatifs qui rendent possible ce réseau mondial ; - ensemble de facteurs physiques, chimiques et biologiques : ensemble d’interactions permises par le média Internet.
Notre écosystème, ainsi défini, n’est pas régi pas Dame Nature et les seules lois de la physique. Créé par l’Homme, il vit par ses parties prenantes et les dynamiques qu’elles peuvent faire naître ou laisser s’éteindre. Il ne perdure que grâce à un subtil équilibre, qui doit donc contenter tous ses acteurs dans leur interactions. Un certain nombre de règles a déjà été soumis aux commentaires [5] dans le document RFC 1855, Netiquette Guidelines (les directives de la netiquette, l’étiquette du Net).
Biocénose en mutation
Comme ces directives datent d’octobre 1995, elles correspondent à un contexte différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Pour reprendre les termes de notre définition initiale, c’est surtout la biocénose qui a bien changé depuis !
Les acteurs se sont multipliés, qualitativement et quantitativement. Pour les uns, ce sont leurs vocations respectives qui ne vont pas dans le sens du bien commun, pour d’autres, c’est parfois leur culture de l’outil qui est déficiente et les amène à adopter des comportements à risques.
Nous présenterons ci-dessous quelques méfaits qui sévissent sur Internet, et pourrons évoquer des pistes de remèdes.
Méfaits
Voici ci-dessous 2 des grandes catégories de maux qui tendent à réduire la valeur d’usage d’Internet, et donc portent atteinte à la bonne marche de cet écosystème.
a) Le non-respect de la Netiquette
L’internaute moyen, en cet an de grâce 2004 [relire l'article et l'actualiser à 2010 ?], est très certainement [6] peu sensibilisé à la Netiquette. Ayant acquis la certitude qu’Internet est indispensable de nos jours, grâce à Wanadoo, Free ou AOL, il surfe tant qu’il peut, consomme plus que de raison : c’est ça les autoroutes de l’information [7] !
Pourtant, dans tout domaine auquel on peut être confronté, il existe sinon des lois, du moins des règles (l’usage ou une charte) régissant les échanges et les comportements en son sein. Pour beaucoup de personnes (morales ou physiques), il n’existe sur Internet aucune contrainte hors celles de la technique. « Je peux (techniquement) envoyer un e-mail à untel, donc j’ai le droit de le faire ». C’est ainsi que de plus en plus : - les newsgroups non modérés sont délaissés, car remplis de bruit, non seulement issu de sociétés faisant du spam, mais surtout que les contributions pertinentes sont toujours plus rares ; - les forums sont modérés ; - les listes de diffusions sont modérées, ou fermées aux e-mails de non abonnés ; - les systèmes d’inscription sur les sites d’hébergement gratuits sont complexifiés, afin d’éviter les inscriptions par des robots [8] ; - ...
La liste des restrictions faisant suite à des abus est encore longue. Hélas, bien des mesures techniques mises en œuvre pour éviter les abus en font décroître la valeur d’usage.
Bien d’autres comportements irresponsables se développent autour d’Internet, souvent par ignorance ; notamment l’utilisation de pièces jointes énormes.
b) Protocoles de communication/formats fermés, logiciels propriétaires
Je ne me répéterai pas, mais je vous invite à lire « 1-Standards ouverts, 2-Logiciels Libres » dans lequel j’expose pourquoi il faut s’intéresser aux formats de fichiers et aux protocoles ouverts.
Un exemple flagrant de pollution numérique est le format de fichiers du logiciel de traitement de texte Microsoft Word [9] Subir, résister ou inventer un nouveau paradigme ?
L’émergence d’un nouveau paradigme est déjà en cours, relativement discrète, mais néanmoins efficace et déterminée. Qui la compose ?
Une nouvelle race : les utilisacteurs. Non seulement ils sont utilisateurs de systèmes informatisés, mais surtout ils s’informent et s’épaulent mutuellement pour accéder à un usage sain des ressource électroniques. Très bon exemple d’utilisacteurs : les participants à la liste de discussion des utilisateurs de SPIP. Non seulement les participants exploitent les ressources logicielles de SPIP dans leurs propres contextes, mais viennent aussi en aide aux nouveaux arrivants dans leur découverte des fonctionnalités du logiciel et de la culture qui s’est développée autour. À ce sujet, on relèvera les paroles de Philippe Rivière, journaliste et co-auteur de SPIP, dans Un projet nommé SPIP interview de Thierry Pinon : "La mailing-list utilisateurs est autonome. Les gens s’entraident et sont heureux de le faire. C’est vraiment bien. Nous [10] n’avons quasiment plus besoin d’intervenir sur cette liste.".
D’autres excellents exemples sont listés dans l’article de Julien Tayon : Contribuer oui, mais comment ?
Former et informer
Au-delà de la production de logiciel elle-même, domaine de compétences spécialisées, ce sont les notions généralistes de formation et d’information qui sont utiles. L’intérêt des ressources électroniques étant souvent soumis à une valeur d’usage, la facilitation de cet usage est capitale !
Parmi les compétences génériques qu’on attend de la plupart des individus engagés (au sein d’une société ou d’une organisation à but non lucratif), en plus de savoir lire et écrire, voire conduire un véhicule motorisé, des notions relatives à l’usage d’un ordinateur deviennent incontournables. De plus en plus, il faut non seulement connaître l’utilisation « technique » des ordinateurs (savoir où cliquer, quel type de logiciel utiliser pour tel usage), il faut également avoir un tronc commun de compétences « culturelles » : - prendre contact avec quelqu’un par e-mail, - faire des recherches et évaluer la pertinence de ressources sur Internet, - rédiger un mode d’emploi ou une synthèse de documents électroniques, - faire le lien entre un besoin « métier » [11] et une expression de besoins de développement logiciel.
A court terme, ces compétences techniques et culturelles font défaut, mais le besoin existe, même s’il n’est pas identifié. Pour satisfaire cette demande latente, un généraliste, à la fois capable de transmettre les compétences techniques et culturelles fondamentales, peut intervenir au sein de l’entreprise [12]. Il devient une personne-ressource pour les aspects relatifs à la culture électronique. C’est le rôle de médiateur internet.
Loin d’un « instituteur qui vous surveille dans votre dos pour vous empêcher de dire des bêtises », il peut vous aider dans les besoins en matière de culture électronique. Son objectif est de vous rendre autonome, plutôt que de garder jalousement ses connaissances et savoir-faire. Selon la taille de l’entreprise, il peut être interne ou prestataire extérieur, à plein temps ou ne remplir ce rôle que de manière occasionnelle.
Économie du don
La logique d’échanges qui règne dans un grand nombre de forums ou listes de discussions met en place des rapports gagnant-gagnant. Le principe est résumé ainsi sur Wikipedia (article sur Gift Economy, culture du don) : Une économie du don est un système économique dans lequel les participants donnent des choses de valeur pour le bénéfice partagé de la communauté. [13] Et si vous voulez voir cette culture du don en action, lisez Wikipédia : une encyclopédie à part et participez à une vision contributive de l’élaboration d’une encyclopédie !
Conséquence : la légitimité prime sur le statut
Sur Internet, bien des relations interpersonnelles n’ont lieu que via le réseau ; les individus ne se connaissent pas et n’ont pas d’autre relation que des mots. Ni moyen de pression pour réaliser telle ou telle tâche, pas d’obligation de répondre ni de se justifier. Par contre, l’usage récurrent d’Internet a des chances de laisser des traces. On peut donc tracer les contributions d’un individu, plus que se fier à son statut (médecin, polytechnicien, homme, femme, chien [14]).
Sur Internet, par contre, personne ne sait si vous êtes de telle catégorie (socio-professionnelle) ou de telle autre [15]. Vous n’existez que par les traces que vous avez préalablement placées sur la Toile : contributions dans des forums, documents publiés, citations par d’autres netizens...
C’est ainsi que sautent les barrières arbitraires que certains rencontrent dans la vie réelle. On sort de la hiérarchie de statut et seule reste la pertinence d’une contribution, qui demeurera sur le réseau et pourra servir à d’autres, peut-être plus tard...
Anonymat dans les mondes virtuels
L’anonymat met en danger toute la confiance qu’on pourrait placer dans un moyen de communication ou dans une personne. Comment se fier à un message anonyme ? C’est là une des grandes peurs des internautes novices : qui croire ? Que croire ? Personne ou tout le monde ? Un médiateur Internet devrait être capable d’aiguiller un utilisateur peu averti. Par contre, lorsqu’on devient plus familier des technologies électroniques, il faut acquérir des notions minimales sur l’identification des informations. Internet recèle de bien des moyens pour avoir de telles informations et permettre à l’utilisateur averti de reconnaître ne bon grain de l’ivraie. Julien Tayon a bien introduit cette problématique dans son article « Hermétisme et sécurité : la valeur de la confiance », qui précédait une conférence de Libroscope à Bourges : La valeur de la confiance.
Un profil contre l’anonymat et les rumeurs
Connaissant les ressorts de base sur lesquels s’appuie la confiance sur Internet, on en revient bien souvent aux notions que nous abordons dans le monde physique : se présenter !
Le profil individuel placé sur le Web est une manière très élégante de permettre à tous les autres internautes de savoir : - quel genre de personne vous êtes, - où vous vivez, - ce que vous faites, - ce qui vous motive, - ...
Pour en savoir plus, lire 7 articles de base pour un bon site perso.
Conclusion
L’écologie numérique est aussi indispensable que toute autre écologie, car elle doit en être un des supports. Comment entrevoir la diffusion d’informations relatives à l’écologie (« classique ») sans respecter les principes de l’écologie numérique ?
Comment envisager Internet dans 20 ans sans une telle écologie numérique ? Les grands fournisseurs de contenus vous diront de leur laisser le soin de gérer tout ça [16]. Mais si vous pensez qu’Internet est voué à un meilleur avenir, songez en terme d’écologie numérique lors de votre actions sur Internet (échanges électroniques, production de contenu...) !
Devenez promoteur de l’écologie numérique en diffusant une référence à ce document (plutôt que le document lui-même, ce sera plus numériquement écologique), et participez à l’avancement de la réflexion autour de la thématique.
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Sources (en option)
http://www.libroscope.org/Utilisacteur-vers-une-ecologie
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