Les lois du marché dans la gouvernance numérique.

De Wiki ECOPOL

Le 20ème siècle a vu s'imposer, progressivement et avec une certaine violence, l'idée que les marchés locaux et mondiaux de l'économie pouvaient "s'autoréguler" par la simple force de leur système de concurrence. Le rôle de l'Etat, bien que souvent mis à mal, est resté considéré comme arbitre et garant essentiel d'une certaine équité des chances. Néanmoins, cette mécanique de surveillance, au service du bien commun et de l'équité des chances, a besoin de se renforcer dans les nouveaux paradigmes que sont les environnements numériques qui permettent l'émergence de mafia globalisées, de mécanismes de contrôle transnationaux où l'accumulation des richesses dans peu de mains croit progressivement tout en proposant de plus en plus de sciences sans assurer une conscience pour bien les gérer.


La théorie de la conditionnalité propose, en résumé, une approche dite conditionnelle. C'est-à-dire qu'a toute situation il est essentiel de définir les conditions de succès plutôt que de rentrer dans une logique de confrontation, d'interdiction ou de permissivité. En définissant les conditions de succès, on construit progressivement et de manière évolutive un environnement fiable et durable pour vivre au rythme des moments stables et moins stables d'une approche concurrentielle. La culture de la "copétition" est, quant à elle, un symbole de l'intelligence collective appliquée au monde numérique et à l'esprit d'entreprise. Les entrepreneurs entrent en concurrence tout en s'informant et c'est celui qui sera le meilleur gestionnaire de flux d'information dans le domaine dans lequel il cherche à durer qui en sera le leader et non pas celui qui contrôle l'information. Ce n'est pas celui contrôle l'information mais celui qui contrôle le flux. Plus largement, la théorie de la conditionnalité, dans une économie de marché basée sur le numérique, est concentrée sur la culture dite de la certification par les pairs.


Rentrons très concrètement dans quelques exemples. Quelques exemples plus concrèts: dans un pôle international d'écologie communautaire visant à accompagner des créateurs de micro-entreprises dans une dynamique de société apprenante, une des clés du succès est de permettre à tout un chacun de proposer des prestations nouvelles. Ceci en assurant qu'elles passent à travers un filtre participatif citoyen devant aboutir à des prises de décisions claires pour les entrepreneurs. L'esprit d'entreprise étant mis en valeur tout autant que le bien commun, celui qui souhaitera, par exemple, consommer et distribuer du coca-cola, ne se verra ni interdire cette consommation et cette production ni encouragé, mais plutôt conditionné à certaines clés de succès telles que la production avec des produits locaux et avec des recettes locales ainsi que la distribution de produit manufacturés de la marque coca-cola lors d'événement ponctuels ayant pour but de réfléchir, de manière ouverte, sur l'intérêts et désintérêts de la société de consommation. Il en va de même pour la voiture et pour toutes les prestations susceptibles de revêtir un certain type de défi de société telles que les méthodes et les produits de soins, de loisirs, d'éducation, de sport, etc.


Des cas intéressants pouvant aussi être réglés par des décisions communautaires, évolutives, saines et constructives assurant un équilibre entre raison et émotions. Par exemple, le positionnement par rapport à la pratique de la boxe et des sports extrêmes dans l'écovillage, le positionnement par rapport aux médecines douces et à l'industrie pharmaceutique, ou aux systèmes de contraception, de traitement des eaux, de mobilité afin que toutes les prestations soient possibles à certaines conditions. Très difficiles à réunir ou au contraire très faciles en fonction des produits et méthodes proposés. L'outil numérique permettant dans ce contexte d'assurer une traçabilité de toute les réflexions et d'avoir une approche de type réglementaire beaucoup plus proche des réalités et de l'évolution des besoins et situations.