Qu'est-ce qu'Ecopol?
Histoire introductive possible, si cela renforce l'attention des lecteurs.
Sommaire
Un chemin vers la qualité
Ecopol est un label. Il atteste d'une certaine qualité de vie dans des lieux où se pratique l'écologie communautaire. La certification s'attribue aux co-responsables de chaque communauté, sur la base d'un rapport réalisé par des évaluateurs extérieur au lieu audité. L'audit se base sur le guide d'évaluation de la viabilité d'une communauté (EVC). Ce guide fonctionne comme ce livre, via un wiki sur le web, permettant à tout internaute de contribuer à son amélioration et à ses déclinaisons.
Le label Ecopol peut apporter un vrai plus à la communauté qui l'obtient.
Néanmoins ce qui compte, c'est le chemin parcouru par les les porteurs de projets de lieux écologiques. Cela peut être un projet d'écoquartier, d'éco-lotissement, de co-habitat écologique, de résidence d'artistes ou de séniors, de maison d'accueil pour une fondation d'aide sociale, de résidence d'étudiants...
Ecopol pour co-créer un Ecolieu
Ecopol est un service réalisé par un ensemble d'experts pour soutenir la création et l'animation d'écolieux, sur la base de 20 ans d'expérience en gestion de dynamiques communautaires.
Un méta-label
En Europe, pour obtenir un prêt bancaire en vue d'acquérir un bien immobilier avec des aides financières publiques, l'équipe de direction d'une coopérative d'habitation doit fournir vingt à trente documents différents. Chacun demande un temps relativement important à produire. Notamment statuts, procès-verbaux de séances, liste des membres, bilan et compte de perte et profit, descriptif du projet, contrat d'achat, plan d'architectes, extraits du registre foncier et du registre du commerce, devis des entreprises de construction (un gros morceau), preuve de solvabilité des futurs habitants, certification Minergie pour les économies d'énergie (isolation thermique), plan de financement, etc. Imaginez donc déjà la complexité d'un tel dossier. Alors comment y rajouter Il est pourtant assez logiquement nécessaire d'avoir une proposition de gouvernance qui évite aux premiers habitants de devoir jouer les apprentis sorciers. Une gouvernance permettant de compléter l'écologie technique par une écologie sociale, culturelle, économique, en un mot : communautaire.
Imaginez maintenant que la démarche d'Ecopol englobe les vingt à trente documents administratifs de base et en rajoute une dizaine pour la gouvernance. Il s'agit donc de produire des documents permettant à des experts extérieurs d'évaluer la qualité et la quantité des relations sociales et économiques entre personnes qui co-opérent et co-habitent dans ce lieu.
Imaginez enfin que l'ensemble de documents soient analysés par des évaluateurs indépendants, qui suggèrent des améliorations année après année, sous forme de week-end de travail et de célébration. Des ateliers de 2 jours auxquels qu'ils préparent, animent et suivent ensuite avec les habitants.
Voilà, vous y êtes, c'est tout cela Ecopol. En synthèse, c'est un regroupement de labels interdépendants, dans un tout cohérent. On peut dire qu'Ecopol est un méta-label. Le terme méta symbolise ici le regroupement (ici: des labels)
Les labels traitent en général d'un thème précis: la qualité de l'éco-construction. Le respect de normes dans l'alimentation. Ecopol est compatible avec les initiatives existantes, comme par exemple en Suisse romande, le label Minergie, l'évaluation SMEO, etc. Pour cette étape initiale, l'outil SMEO sort un peu du lot. Il a été créé à Lausanne autour de 2010, dans un partenariat commune, canton et inspirations du monde associatif et académique. Il traite de la création du lieu pour les économies d'énergies, l'impact des matériaux, la gestion des fournisseurs, les infrastructures et un peu la vie sur place, le tout sous licence libre. Nous nous en inspirons, en y additionnant c'est le premier outil à notre connaissance qui aborde les aspects qualité energétique, qualité des matériaux Le label s'applique uniquement à des lieux dans lesquels tous les habitants, sans exception, sont d'accord pour adopter le processus d'évaluation Ecopol : concrètement, passer une journée par année ensemble à évaluer la viabilité de leur communauté.
Objectif des évaluations :
- identifier les points à améliorer, définir des stratégies et des modalités de mise en oeuvre.
- Identifier les points exemplaires et les utiliser à toutes fins utiles (partage avec d'autres...).
Ecopol s'applique donc essentiellement à des lieux nouveaux ou dans lesquels l'extension est importante (par exemple, passage d'un hameau de 2-3 fermes à la construction d'un quartier de 20 à 50 foyers).
Coût annuel du label : environ 200 € / habitant adulte.
Nombre d'habitant minimum : 10.
S'il y a plus de 25 personnes, plusieurs groupes seront co-animés puis réunis en un groupe général.
En quelques lignes de plus
Ecopol est initié et coordonné par Théo Bondolfi sous l'égide de Smala. Smala est une association à but non lucratif, indépendante de tout mouvement religieux, commercial ou politique.
L'incubation est un service facturé essentiellement sur la base des réductions de coûts, donc sans surcoût sur les frais de construction d'un écolieux.
L'évaluation est un service facturé en pourcentage des coûts annuels de la communauté, approximativement 1%.
L'avantage de faire appel aux services Ecopol : moins de coûts pour le démarrage (construction), mais surtout moins de coûts indirects dans la gestion courante. Notamment, les services d'Ecopol permettent de prévenir les problèmes économiques, techniques et relationnels des écolieux, en proposant des modèles de contrats clairs et des formations pour bien gérer ces contrats.
Les valeurs et la vision sont celles des éco-villages.
Plutôt que de les analyser trop en théorie, mieux vaut venir faire un essai (week-end, semaine, mois d'expérience) pour juger sur pièce.
En guise d'exemple à suivre, nous donnons ci-dessous une idée de projet susceptible de recevoir le label Ecopol et qui aurait, de par sa complétude, notre avis favorable :
- Habitat groupé et économie solidaire
- une grande mixité sociale, culturelle et économique donc pas de ghetto
- éco-construction avec matériaux naturels
- mutualisation d'espaces, de matériels et de services
- services aux habitants, fournis par... les habitants !
- logements privés et indépendants
- de 35 m² (studio) à 200 m² (10 pièces) sur un ou deux étages
- accès de plain-pied pour personnes hancipapées
- confort, simplicité, matériaux sains
- économies d’énergies et recyclage.
- Des espaces partagés
- lieux polyvalents : cafétéria, salle de fête, garage/dépôt, ateliers de bricolage
- à l'extérieur : parcs ou forêts entretenus par la communauté, potager collectif, place du village, four à pain, jeux pour enfants...
- au quotidien : SPA-piscine, épicerie, sports, salle d'exposition, internet, activités culturelles et environnementales
- vie professionnelle : locaux multi-fonctions, loués à la journée ou au mois.
- Gestion de la dynamique de groupe
- des outils numériques utilisés pour faciliter la vie de tous et la gestion des biens collectifs
- des personnes ressources expertes en résolution de conflits et en gestion de biens communs
- un contrat social porté par des valeurs humaines qui favorise les rapports harmonieux entre les cohabitants.
- Des espaces de liberté
- chacun peut créer et proposer sa propre activité pour servir les habitants ou des visiteurs (stages, soins...)
- une soirée de rencontre entre co-habitants est organisée environ une fois par mois, pour coordonner les échanges et développer des activités
- des ateliers de formation permettent de s'impliquer dans l'évolution et le contrôle des règles de gestion des services
- des temps de modération et de dialogue, accompagnés par des médiateurs, permettent de transformer les points de divergence en propositions d'amélioration
- à chacun son espace privé, sans obligation de partage de son logement
- à chacun aussi son rythme de vie
- tous les services sont proposés et non imposés.