La nature des informations : Différence entre versions
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− | * la voix (chanter, parler, crier...), | + | * la voix (chanter, parler, crier...), sollicite l'ouïe |
− | * le corps (danser, sauter...), | + | * le corps (danser, sauter...), sollicite principalement la vue. |
− | * | + | * les phéromones et autres émissions de messages olfactifs perçus par l'odorat. |
− | + | * les modifications de l'environnement (écrire, peindre/dessiner, sculpter, bâtir, détruire...),perçus par l'ensemble des sens, ouïe, odorat, vue, toucher, et goût. | |
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== Du plus simple au plus complexe == | == Du plus simple au plus complexe == |
Version du 1 octobre 2011 à 15:31
Une personne traiterait en moyenne de 60 bits d'informations par seconde[1] à 0,1 quadrillion par seconde[2] selon les sources. Mais de quelles informations s'agit-il ? Quel type d'information traite-t-on et sous quelle forme ?
Internet n'est qu'un véhicule pour transporter des informations, voici l'occasion de revenir aux essentiels, au cœur de la société de l'information en reprenant les idées de Richard Stallman dans sa « révolution du logiciel libre »[3].
Sommaire
Trois types de contributions à la société
Richard Stallman propose que les droits d'une création soient différents selon sa finalité, contribution fonctionnelle, écrit d'opinion ou travaux d'art ou de divertissement.
La contribution fonctionnelle comporte des publications telles que :
- les recettes,
- les modes d'emploi,
- les documents de références (encyclopédie, statistiques, etc.),
- les codes logiciels.
Pour que le plus en grand nombre en profite, elles devraient être libres.
Les écrits d'opinion tels que :
- les mémoires,
- les essais,
- les commentaires.
Ils devraient être mis en circulation librement mais sans droit à la modification sauf autorisation de l'auteur et sans usage commercial. Le copyright est cruel, car il interdit le partage du savoir, a priori or il est essentiel de légaliser le partage du savoir.
Pour les travaux d'art et de divertissement il y a des arguments pour les deux options privatrice ou libre:
- d'une part modifier peut être une contribution à l'œuvre ;
- d'autre part modifier peut réduire l'intégrité de l'intention initiale de l'auteur.
Par exemple, bien des œuvres de Shakespeare sont des copies modifiées d'œuvres existantes. Shakespeare n'a pas été puni, au contraire, il a été salué pour sa créativité, alors qu'elle était en partie le résultat d'une modification. La politique la plus éthique est probablement celle qui consiste à interdire la copie durant une certaine période (par exemple 10 ans), puis autoriser la copie et les modifications.
Aujourd'hui, on parle de société de l'information, mais sous couvert d'informations factuelles ou fonctionnelles, la diffusion des informations créatives sert trop souvent les intérêts des émetteurs plutôt que celui du bien commun. Par exemple, le choix d'une première page d'un journal misant sur le sensationnel aura pour but de capter l'attention pour vendre de la publicité, justifier d'une grande audience pour vendre plus cher les espaces publicitaires.
Les trois types d'informations
Une information est définie par son contenu, son sens. On distingue 3 types d'informations[4] :
- les faits,
- les œuvres,
- les fonctions.
Les faits
C'est tout ce qui est manifeste, qui décrit un état, qui peut être difficilement remis en cause. Par exemple, une annonce : « Je vends mes bijoux de famille au plus offrant ». Ne me demandez pas ce qui est vraiment factuel et ce qui ne l'est que potentiellement (genre : je vais mourir un jour, est-ce factuel ?). Le vrai, c'est une question philosophique, voire métaphysique. Dans le factuel, on est concentré sur des faits. Le factuel, cela devrait faire appel à notre bon sens.
Lorsque quelque chose ne peut pas être discuté, on peut dire que c'est factuel. Parfois seulement, une personne définira une information comme factuelle, les autres voudront en débattre.
Les fonctions
Ce sont les marches à suivre, les méthodes, les modes d'emploi, les informations qui servent autre chose. Elles sont produites et diffusées non pas pour leur dimension d'information, ayant une valeur intrinsèque, mais pour leur utilité.
Une information peut, bien entendu, combiner 2 types ou même les 3 types de contenus. « Je vends ma voiture (c'est une information factuelle) qui a va sûrement faire plaisir à quelqu'un de bien parce que c'est une voiture agréable à conduire (ça c'est une information, créative, car c'est mon opinion, mon sentiment ; oui, d'accord, on peut en débattre pendant des heures). Et pour l'acheter il faut m'appeler entre 19 h et 21 h à la maison (ça c'est l'information fonctionnelle, la marche à suivre pour acheter ma voiture) ».
Les œuvres
Ce sont les créations artistiques, ainsi que les opinions, les improvisations. Plus largement, c'est ce qui n'est ni fonctionnel, ni factuel… On dit qu'elles sont inspirées, quelles sont le fruit d'une maturation, d'un assemblage et d'une adaptation d'œuvres précédentes, avec une touche d'innovation, de différence, qui est la nature même de la créativité.
Les moyens de communiquer
Pour échanger des informations, les organismes vivants utilisent des ressources pour s'exprimer et pour percevoir ces messages, ils utilisent leurs 5 sens (ou plus ?):
- la voix (chanter, parler, crier...), sollicite l'ouïe
- le corps (danser, sauter...), sollicite principalement la vue.
- les phéromones et autres émissions de messages olfactifs perçus par l'odorat.
- les modifications de l'environnement (écrire, peindre/dessiner, sculpter, bâtir, détruire...),perçus par l'ensemble des sens, ouïe, odorat, vue, toucher, et goût.
Du plus simple au plus complexe
« Au commencement était le Verbe » selon la Bible. Verbe au sens d'information, sens, et mouvement d'information.
L'information la plus simple est la donnée : 0 ou 1 par exemple, sont des données.
Réunies et mises en contexte, des données peuvent prendre un sens, devenir information. Ce sont alors des clés pour agir.
Associées, les informations deviennent des savoirs, de la connaissance.
Interconnectés, mis en pratique, les savoirs proposent un répertoire de solutions aux problèmes et passions des gens, ce qui est justement une définition de la… culture.
Traversant les époques, les cultures, qui sont autant de répertoires de solutions, s'inspirent les unes les autres et pour former des civilisations. Chaque espèce a une ou plusieurs civilisations qui évoluent soit en parallèle, soit l'une après l'autre, dans des cycles de constructions et destructions.
Prises dans leur ensemble, les civilisations se rejoignent dans la noosphère. C'est du moins une hypothèse à considérer, et que la culture numérique nous amène à prendre au sérieux, vu les messages que nous pouvons retenir du fonctionnement auto-organisé d'Internet. Ce réseau des réseau étant justement une forme d'expression de la noosphère.
Ils ont dit
« Les faits sont sacrés, mais les commentaires sont libres. »
- — Beaumarchais
Modes d'emploi : publics ou privés ?
Nos impôts servent à payer la production et la publication de documents (livres, revues, plaquettes, sites web, etc.) sur différents thèmes : sécurité routière, prévention des dépendances, santé, arnaques sur internet. Ces informations sont fonctionnelles. Ne mériteraient-elles pas d'être considérées comme des patrimoine de l'humanité ? On s'engage pour éviter la privatisation de l'eau ou de l'air. Et des modes d'emploi alors ? Pourquoi ne pas demander aux gouvernements de mettre les modes d'emploi de leurs documentations pédagogique sous des licences libres. Autoriser la copie, modification et redistribution des modes d'emploi permettant :
- d'éviter les comportements sexuels à risques (prévention SIDA) ou la conduite en état d'ébriété ;
- de prévenir la violence conjugale ou les ravages du tabagisme ;
- de signaler les bons modes d'usage des sanitaires dans les écoles.
Mais aussi le mode d'emploi pour créer sa propre micro-entreprise, pour organiser un petit festival dans son village, etc.
Valoriser les modes d'emploi et partager le savoir comme un patrimoine de l'Humanité, c'est notamment le but de Wikipédia. Dans ce domaine, le monde associatif et les institutions publiques ont encore un gros chemin à parcourir pour développer le réflexe des licences libres et du partage spontané, afin de mieux contribuer à promouvoir le bien commun dans nos sociétés.
Sources et notes
- ↑ New Measure of Human Brain Processing Speed
- ↑ What is the Brain?
- ↑ Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée. Sam Williams, Richard Stallman & Christophe Masutti, Éditions Eyrolles — Framasoft, publiée sous la GNU Free Documentation Licence
- ↑ Jürgen Habermas, Théorie de l'agir communicationnel (deux volumes), Paris, Fayard, 1987 et de Richard Stallman, Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée.