Biosphère & Noosphère : Différence entre versions

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== Version PDF et imprimée ==
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''idées, noosphère, biosphère, Internet, cyberespace, Rupert Sheldrake, Lynn Margulis, Vladimir Vernadski, Teilhard de Chardin, Gregory Bateson, eCulture, champs morpho-génétiques''
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Quel est le point commun entre une plante, un animal et un humain ? Ce sont des organismes vivants. Tous ont une incubation, une naissance, une vie faite de multiples rebondissements, des reproductions puis une mort. Cinq étapes.
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Qui n'a jamais pensé être le premier à imaginer quelque chose ? Depuis que l'Internet existe, il est possible d'aller vérifier à quel point cette idée, bonne ou moins bonne, a déjà été développée ailleurs. Une idée, c'est plus qu'une information, un savoir ou une connaissance&nbsp;: c'est un processus complexe. L'Internet permet de vérifier si cette complexité a été enrichie par d'autres. Ce qui a conduit de nombreux internautes inventifs à cesser de réclamer la paternité de telle ou telle idée et à commencer à reconnaître que d'autres les avaient eues avant eux. Les idées seraient ainsi inspirées les unes des autres&nbsp;: c'est le principe même de la noosphère. Explication et retour à la nature des… ''idées''.  
  
Et les idées alors ? Elles fonctionnent comme des organismes vivants. Elles aussi ont une origine, un développement, un chemin de vie, des reproductions et une mort. Ainsi, le cycle de vie de la matière et de l'esprit (immatière) sont interdépendants. Par exemple, le code génétique est un micro-système de partage de matière et d'idées. Au début du 20e siècle, Vernadski, visionnaire, artiste, scientifique et manager, imagine le principe de biosphère. C'est la sphère de la vie matérielle, qui réunit les mondes végétal, animal et humain. Puis, à travers Teilhard de Chardin, se développe l'image d'une conscience globale, la noosphère, sphère de la pensée et de l'esprit. Les deux sphères sont entrelacées, interdépendantes, comme un couple qui danse la vie. Notre esprit nous guide sur le chemin de la vie ; le chemin parcouru conditionne notre esprit.
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=== Découvreurs plutôt qu'inventeurs  ===
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Qu'est-ce qui a une origine, un développement, un chemin de vie, qu'est-ce qui se reproduit et meurt&nbsp;? Les humains, les animaux, les plantes. Et les idées ? Le corps et l'esprit ne sont-ils pas interdépendants ? Dès le xx<sup>e</sup> siècle, des chercheurs en sciences de la vie ont mis en évidence la '''capacité des idées à faire leur propre chemin'''. Ainsi Lynn Margulis, biologiste, a-t-elle démontré le pouvoir de négociation des bactéries<ref>Patrice Van Eersel, ''Le cinquième rêve''.</ref>.  
  
A la fin du 20e siècle, plusieurs biologistes mettent en évidence la capacité des idées à faire leur propre chemin. Lynn Margulis démontre le pouvoir de négociation des bactéries (source Patrice Van Eersel, le 5e rève). Rupert Sheldrake formule et commence à démontrer l'hypothèse des champs morpho-génétiques : les idées seraient des ondes de formes, comme des ondes radio, que nous captons, traduisons et restituons sous forme de création, intuitivement. Ainsi, un peintre, un musicien, un inventeur ou un romancier ne seraient donc que cela: des récepteurs radio capables d'aller avec leur cerveau droit puiser dans l'inconscient collectif puis de laisser communiquer hémisphères droit et gauche suffisamment librement pour qu'ils parviennent à mettre en œuvre les concepts qui naviguent dans la Noosphère, à la disposition de tous. C'est pour cela que le nouveau paradigme consiste à considérer que '''nous sommes les découvreurs et non plus les inventeurs d'idées'''.
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James Lovelock<ref>[http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3%A8se_Ga%C3%AFa Hypothèse Gaïa sur Wikipédia]</ref> parle de l'''hypothèse Gaïa'' pour proposer que la planète terre est un organisme vivant à part entière. Puis, Rupert Sheldrake a formulé l'hypothèse des champs morpho-génétiques&nbsp;: les idées seraient des ondes de formes, comparables à des ondes radios, que nous capterions, traduirions puis restituerions sous forme de création et cela intuitivement. Comme l'écrit Bernard Werber<ref>[http://www.esraonline.com/ Encyclopédie du savoir relatif et absolu]</ref>&nbsp;: «&nbsp;un peintre, un musicien, un inventeur ou un romancier seraient alors essentiellement un récepteur radio hypersensible.&nbsp;» Nous serions tous potentiellement capables d'aller, avec notre cerveau droit, puiser dans l'inconscient collectif, puis de laisser communiquer hémisphères droit et gauche suffisamment librement et créativement pour parvenir à mettre en œuvre les concepts qui naviguent dans la noosphère, à la disposition de tous.  
  
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Le nouveau paradigme consiste dès lors à considérer que ''nous sommes des découvreurs et non plus des inventeurs d'idées.''
  
Conscience de la biosphère et de la noosphère, approche écosystémique où tout est interdépendant et relié, voici quelques-uns des héritages les plus merveilleux du 20e siècle. On peut aujourd'hui considérer ces binômes comme des mamelles de savoirs authentiques, sources d'inspiration pour se construire, se forger des opinions, s'incarner et ainsi mieux prendre son destin en main.
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Le cyberespace réunit toutes les informations qui baignent dans la noosphère. L'Internet, en tant que support, véhicule instantanément l'information numérique à l'échelle planétaire. L'Internet joue ainsi un rôle de catalyseur et d'accélérateur dans les échanges d'idées. L'humanité du XXI<sup>e</sup> siècle s'est complexifiée, au point de se concentrer sur le numérique. Au tournant du millénaire, la majorité des humains ont déjà utilisé l'Internet et compris que ce nouveau média faisait désormais d'eux des êtres interconnectés. ''Quelle puissance que de pouvoir accéder en tout temps et en tout lieu à n'importe quelle information'' ! Nous détenons des facultés autrefois réservées aux dieux. Face à ce pouvoir quelle est notre responsabilité ? Comment notre conscience doit-elle évoluer si nous voulons éviter de connaître un nouveau type de chaos collectif ? Les réponses dépendent très largement du développement de la conscience dans nos pratiques numériques citoyennes.  
  
'''Internet''', en tant que support et véhicule instantané d'information à l'échelle planétaire, joue à présent un rôle de concentrateur, de catalyseur, d'accélérateur dans les échanges d'idées. Il est la manifestation de la noosphère pour l'humanité du 21e siècle. Les pharaons étaient jadis enfermés dans leur sarcophage avec un fouet et une crosse, symboles de supériorité dans la maîtrise de l'information lorsque la seule traction animale permettait à une idée de se mouvoir : le fouet accélère le char, la crosse le ralentit. Avec Internet, ce pouvoir est maintenant entre les mains du commun des mortels. Nous détenons des facultés autrefois réputées être celles des dieux. Et qui dit pouvoir dit aussi sens des responsabilités ou auto-destruction. Un travail sur notre conscience est donc nécessaire pour ne pas sombrer collectivement. C'est le travail du développement de notre eCulture et de nos pratiques numériques citoyennes.
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[[Fichier:noosphere-infosphere.png|thumb|400px|center|Noosphère et infosphère]]
  
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== Compléments==
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[[Fichier:466px-Yin yang.svg.png|thumb|Yin et yang]]
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[[Fichier:2cerveauxtheo.jpg|thumb|Les « 2 cerveaux »]]
  
Les Tandems/ binômes
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===Des champs morphogénétiques ?===
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'''Rupert Sheldrake''', un des biologistes les plus innovants et controversés de ce début de XXI<sup>e</sup> siècle, suggère qu'il existe des interconnexions entre les organismes, une mémoire collective des espèces. Par conséquent, l'homme n'inventerait rien mais se ferait découvreur, capteur des idées que la ''noosphère'' met à sa disposition. Après les avoir confrontées à sa propre histoire, il les transformerait puis les restituerait. C'est le « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » de Lavoisier, adapté à la noosphère. L'hypothèse de Sheldrake n'a jamais été formellement validée, mais elle incite à rester ouvert et réceptif à ce qui se passe autour de nous, aux idées qui circulent – de quoi stimuler notre créativité. La culture émergente d'un monde interconnecté par l'Internet, puits de science en libre accès, renforce cette hypothèse.
  
    * Biosphère-Noosphère
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===Deux sphères, une vie===
    * Corps -Esprit
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C'est dès 1926 que le scientifique Vladimir Vernadski a imaginé le principe de biosphère, en posant comme hypothèse que la vie était une force géologique qui ne cesse de transformer la Terre. Cette sphère de la vie matérielle réunit les mondes végétal, animal et humain. Fragile, la biosphère est au cœur des enjeux de société contemporains, comme a pu l'attester l'organisation des sommets de Rio (1992), de Kyoto (1997) ou de Copenhague (2009).<br />
    * Matière -Immatière
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Avec Pierre Teilhard de Chardin s'est développée l'image d'une conscience globale, la noosphère, sphère de la pensée et de l'esprit. Les deux sphères sont entrelacées, interdépendantes, tel un couple qui danse la vie. Sur le chemin de cette vie, c'est notre esprit le guide, lui-même conditionné par le chemin parcouru, comme un rappel du tao qui unit les opposés, Yin et Yang.
    * Yin -Yang  
 
  
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[[Fichier:biosphere-noosphere.png|thumb|400px|center|Biosphère et noosphère, schéma explicatif]]
  
=== Encart 1 ===
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==='''Quelques pères spirituels de l'Internet'''===
  
«Ce n'est pas d'un tête-à-tête ni d'un corps à corps, c'est d'un cœur à cœur que nous avons besoin.»
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À leur manière, ils ont posé les bases du concept de l'Internet&nbsp;:
  
«Il n'existe qu'un seul Mal : la désunion.» Pierre Teilhard de Chardin
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'''Vladimir Vernadski&nbsp;''': un des fondateurs de la géochimie moderne, il est des premiers à envisager l'impact de l'activité humaine sur le climat, dès la fin du xix<sup>e</sup> siècle. Ses travaux en la matière rencontrèrent cependant peu d'écho, à une époque qui concevait la nature comme dotée de capacités de régénération inépuisables. Il aborde la notion biosphère et noosphère.
  
=== Encart 2 ===
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'''Père Pierre Teilhard de Chardin&nbsp;''': il magnifia l'idée de noosphère, inspiré par la vision que « le monde n'est pas malade, il enfante », une source d'espoir en ces temps de transition marqués par l'incertitude. Paléontologue et théologien français, exilé involontaire en Chine pendant la seconde guerre mondiale, jésuite aux thèses peu orthodoxes, on pourrait dire qu'il a écrit le cahier des charges spirituel de l'Internet.
  
'''Le Saviez-vous ?'''
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'''Gregory Bateson&nbsp;''': depuis la Grande-Bretagne, il s'est évertué à tisser un lien entre toutes les recherches voisines sur le sujet. Le mouvement qu'il animait a été appelé écologie spirituelle et inspira les inventeurs du concept Internet, regroupés dans ce qui allait devenir la ''Silicon Valley'' (École de Palo Alto). Ce mouvement de recherche sans tabou, également à l'origine de la programmation neuro-linguistique (PNL), accompagna largement les débuts de l'Internet avant que le réseau ne soit financé par les militaires (voir l'article Tout a commencé avec l'École de Palo Alto).
  
Les champs morpho-génétiques: On n'invente rien. On se fait découvreur en captant les idées dans la noosphère. On les confronte à notre histoire, on les transforme, puis on les restitue. C'est le 'rien ne se perd tout se transforme' adapté à la noosphère
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'''Lynn Margulis&nbsp;''': biologiste, elle est co-auteure avec James Lovelock de l'''hypothèse Gaia''<sup>1</sup>, qui suggère que la terre est un grand organisme vivant. Elle a démontré que des micro-organismes vivants tels que les bactéries ne se limitaient pas à un comportement automatique&nbsp;: ils négocient leurs attributs génétiques, effectuant ainsi naturellement ce que l'homme commence à entreprendre avec les organismes génétiquement modifiés. À ce titre, les bactéries n'utilisent pas seulement leur patrimoine matériel, mais également l'immatériel. Leur écologie est d'ordre spirituel. Or dès les débuts de l'informatique, on parle de s'inspirer des organismes vivants.
  
=== Sources iconographiques ===
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'''Doug Engelbarts : '''parallèlement aux informaticiens qui rédigèrent le protocole technique de l'Internet comme Vinton Cerf ou Pierre Vallée, Doug fut l'accoucheur de l'esprit communautaire du cyberespace. Concrètement, dans les années 1970 il a pensé et lancé le premier blog et réseau social, avec les moyens du bord, et ainsi initié la culture de l'ergonomie web, facilitant l'accès intuitif aux informations présentées graphiquement. En parallèle, il méditait et faisait la fête, ouvert et curieux de tout. Un vrai soixante-huitard.
  
A mettre :
 
http://www.dugumkume.org/wp-content/uploads/2009/06/noosphere.gif
 
  
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/17/Yin_yang.svg/466px-Yin_yang.svg.png
 
(à mettre dans biosphère/noosphère)
 
  
[[Fichier:biosphere-noosphere.png]]
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== Notes et références ==
 +
<references/>
  
[[Fichier:donnees-noosphere.png]]
+
== Annexes ==
  
[[Fichier:noosphere-infosphere.png]]
+
[[Formulaire de satisfaction prestations Ynternet.org]]
 
 
=== Sources et notes ===
 
 
 
 
 
[[Fichier:texte.png|link=http://www.bernardwerber.com/unpeuplus/ESRA/noosphere.html]]
 
 
 
[[Fichier:texte.png|link=http://www.chaouqi.net/index.php?2006/01/11/32-pierre-teilhard-de-chardin-la-noosphere]]
 
 
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== Version en ligne ==
 
 
 
=== Encart 3 ===
 
 
 
Schémas simplifié pour ouvrir la réflexion
 
 
 
a) du simple (donnée) au complexe
 
 
 
b) les formes de la noosphère -images sons phéromones-textes, codes logiciels-
 
 
 
c) Différence entre communication et information // solide et fluide. Communication selon le journalisme = galvaudage réducteur. Tableau des représentation de ce tandem ds diverses cultures... (Tao, écosystèmes, propriétés intellectuelles vs foncières...)
 
 
 
 
=== Autres documents pour usages complémentaires (en option) ===
 
Gregory Bateson: il essaie de faire le lien entre toutes ces recherches depuis la Grande Bretagne. Le mouvement qu'il anime est surnommé l'écologie spirituelle. Il a inspiré ceux qui sont à la base du concept d'Internet, regroupés dans "l'école de Palo Alto". C'est ce mouvement de recherche sans tabou qui a donné lieu non seulement à la programmation neuro-lingistique (PNL), mais qui a aussi largement inspiré les début d'Internet (ensuite financé par les militaires).
 
 
 
A garder en réserve (et placer dans une page dédiée aux ressources illustrations en stock pour usage potentiel selon droits
 
http://4.bp.blogspot.com/_EoBtuGGFZDk/SmRAgx0yRZI/AAAAAAAAAR0/w-Uo7h-XiJY/s400/Virtuel.JPG
 

Version actuelle datée du 4 août 2012 à 15:50

idées, noosphère, biosphère, Internet, cyberespace, Rupert Sheldrake, Lynn Margulis, Vladimir Vernadski, Teilhard de Chardin, Gregory Bateson, eCulture, champs morpho-génétiques



Qui n'a jamais pensé être le premier à imaginer quelque chose ? Depuis que l'Internet existe, il est possible d'aller vérifier à quel point cette idée, bonne ou moins bonne, a déjà été développée ailleurs. Une idée, c'est plus qu'une information, un savoir ou une connaissance : c'est un processus complexe. L'Internet permet de vérifier si cette complexité a été enrichie par d'autres. Ce qui a conduit de nombreux internautes inventifs à cesser de réclamer la paternité de telle ou telle idée et à commencer à reconnaître que d'autres les avaient eues avant eux. Les idées seraient ainsi inspirées les unes des autres : c'est le principe même de la noosphère. Explication et retour à la nature des… idées.

Découvreurs plutôt qu'inventeurs

Qu'est-ce qui a une origine, un développement, un chemin de vie, qu'est-ce qui se reproduit et meurt ? Les humains, les animaux, les plantes. Et les idées ? Le corps et l'esprit ne sont-ils pas interdépendants ? Dès le xxe siècle, des chercheurs en sciences de la vie ont mis en évidence la capacité des idées à faire leur propre chemin. Ainsi Lynn Margulis, biologiste, a-t-elle démontré le pouvoir de négociation des bactéries[1].

James Lovelock[2] parle de l'hypothèse Gaïa pour proposer que la planète terre est un organisme vivant à part entière. Puis, Rupert Sheldrake a formulé l'hypothèse des champs morpho-génétiques : les idées seraient des ondes de formes, comparables à des ondes radios, que nous capterions, traduirions puis restituerions sous forme de création et cela intuitivement. Comme l'écrit Bernard Werber[3] : « un peintre, un musicien, un inventeur ou un romancier seraient alors essentiellement un récepteur radio hypersensible. » Nous serions tous potentiellement capables d'aller, avec notre cerveau droit, puiser dans l'inconscient collectif, puis de laisser communiquer hémisphères droit et gauche suffisamment librement et créativement pour parvenir à mettre en œuvre les concepts qui naviguent dans la noosphère, à la disposition de tous.

Le nouveau paradigme consiste dès lors à considérer que nous sommes des découvreurs et non plus des inventeurs d'idées.

Le cyberespace réunit toutes les informations qui baignent dans la noosphère. L'Internet, en tant que support, véhicule instantanément l'information numérique à l'échelle planétaire. L'Internet joue ainsi un rôle de catalyseur et d'accélérateur dans les échanges d'idées. L'humanité du XXIe siècle s'est complexifiée, au point de se concentrer sur le numérique. Au tournant du millénaire, la majorité des humains ont déjà utilisé l'Internet et compris que ce nouveau média faisait désormais d'eux des êtres interconnectés. Quelle puissance que de pouvoir accéder en tout temps et en tout lieu à n'importe quelle information ! Nous détenons des facultés autrefois réservées aux dieux. Face à ce pouvoir quelle est notre responsabilité ? Comment notre conscience doit-elle évoluer si nous voulons éviter de connaître un nouveau type de chaos collectif ? Les réponses dépendent très largement du développement de la conscience dans nos pratiques numériques citoyennes.

Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant
Noosphère et infosphère

Compléments

Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant
Yin et yang
Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant
Les « 2 cerveaux »

Des champs morphogénétiques ?

Rupert Sheldrake, un des biologistes les plus innovants et controversés de ce début de XXIe siècle, suggère qu'il existe des interconnexions entre les organismes, une mémoire collective des espèces. Par conséquent, l'homme n'inventerait rien mais se ferait découvreur, capteur des idées que la noosphère met à sa disposition. Après les avoir confrontées à sa propre histoire, il les transformerait puis les restituerait. C'est le « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » de Lavoisier, adapté à la noosphère. L'hypothèse de Sheldrake n'a jamais été formellement validée, mais elle incite à rester ouvert et réceptif à ce qui se passe autour de nous, aux idées qui circulent – de quoi stimuler notre créativité. La culture émergente d'un monde interconnecté par l'Internet, puits de science en libre accès, renforce cette hypothèse.

Deux sphères, une vie

C'est dès 1926 que le scientifique Vladimir Vernadski a imaginé le principe de biosphère, en posant comme hypothèse que la vie était une force géologique qui ne cesse de transformer la Terre. Cette sphère de la vie matérielle réunit les mondes végétal, animal et humain. Fragile, la biosphère est au cœur des enjeux de société contemporains, comme a pu l'attester l'organisation des sommets de Rio (1992), de Kyoto (1997) ou de Copenhague (2009).
Avec Pierre Teilhard de Chardin s'est développée l'image d'une conscience globale, la noosphère, sphère de la pensée et de l'esprit. Les deux sphères sont entrelacées, interdépendantes, tel un couple qui danse la vie. Sur le chemin de cette vie, c'est notre esprit le guide, lui-même conditionné par le chemin parcouru, comme un rappel du tao qui unit les opposés, Yin et Yang.

Erreur lors de la création de la miniature : Fichier manquant
Biosphère et noosphère, schéma explicatif

Quelques pères spirituels de l'Internet

À leur manière, ils ont posé les bases du concept de l'Internet :

Vladimir Vernadski : un des fondateurs de la géochimie moderne, il est des premiers à envisager l'impact de l'activité humaine sur le climat, dès la fin du xixe siècle. Ses travaux en la matière rencontrèrent cependant peu d'écho, à une époque qui concevait la nature comme dotée de capacités de régénération inépuisables. Il aborde la notion biosphère et noosphère.

Père Pierre Teilhard de Chardin : il magnifia l'idée de noosphère, inspiré par la vision que « le monde n'est pas malade, il enfante », une source d'espoir en ces temps de transition marqués par l'incertitude. Paléontologue et théologien français, exilé involontaire en Chine pendant la seconde guerre mondiale, jésuite aux thèses peu orthodoxes, on pourrait dire qu'il a écrit le cahier des charges spirituel de l'Internet.

Gregory Bateson : depuis la Grande-Bretagne, il s'est évertué à tisser un lien entre toutes les recherches voisines sur le sujet. Le mouvement qu'il animait a été appelé écologie spirituelle et inspira les inventeurs du concept Internet, regroupés dans ce qui allait devenir la Silicon Valley (École de Palo Alto). Ce mouvement de recherche sans tabou, également à l'origine de la programmation neuro-linguistique (PNL), accompagna largement les débuts de l'Internet avant que le réseau ne soit financé par les militaires (voir l'article Tout a commencé avec l'École de Palo Alto).

Lynn Margulis : biologiste, elle est co-auteure avec James Lovelock de l'hypothèse Gaia1, qui suggère que la terre est un grand organisme vivant. Elle a démontré que des micro-organismes vivants tels que les bactéries ne se limitaient pas à un comportement automatique : ils négocient leurs attributs génétiques, effectuant ainsi naturellement ce que l'homme commence à entreprendre avec les organismes génétiquement modifiés. À ce titre, les bactéries n'utilisent pas seulement leur patrimoine matériel, mais également l'immatériel. Leur écologie est d'ordre spirituel. Or dès les débuts de l'informatique, on parle de s'inspirer des organismes vivants.

Doug Engelbarts : parallèlement aux informaticiens qui rédigèrent le protocole technique de l'Internet comme Vinton Cerf ou Pierre Vallée, Doug fut l'accoucheur de l'esprit communautaire du cyberespace. Concrètement, dans les années 1970 il a pensé et lancé le premier blog et réseau social, avec les moyens du bord, et ainsi initié la culture de l'ergonomie web, facilitant l'accès intuitif aux informations présentées graphiquement. En parallèle, il méditait et faisait la fête, ouvert et curieux de tout. Un vrai soixante-huitard.


Notes et références

Annexes

Formulaire de satisfaction prestations Ynternet.org