Pirate ou esclave? : Différence entre versions

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Pirate, esclave, copie illégale, cercle vicieux, cercle vertueux, logiciels libres.
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Dans les technologies numériques, lorsqu'on vous informe qu'un produit recèle un secret de fabrication et qu'il ne peut être qu'acheté, mais pas copié, modifié ou redistribué, deux options s'offrent à vous : devenir un 'mauvais' client, c’est-à-dire un pirate en obtenant une version illégale du produit, ou devenir un 'bon' client c’est-à-dire un esclave en achetant chaque nouvelle mise à jour...
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Dans les technologies numériques, lorsqu'on vous informe qu'un produit recèle un secret de fabrication et qu'il ne peut être qu'acheté, et non copié, modifié ou redistribué, deux options s'offrent à vous : devenir un 'mauvais' client, c’est-à-dire un pirate en vous procurant une version illégale du produit, ou devenir un 'bon' client c’est-à-dire un esclave, en faisant l’acquisition de chaque nouvelle mise à jour... Pirate ou esclave, la différence paraît immense, mais elle est peut-être trompeuse : ce qui se dessine ici évoque un cercle vicieux, où les rôles se recoupent plus qu’on ne le croit.
Pirate ou esclave, la différence paraît immense, mais ce n'est qu'une illusion. Elle est en fait minime, car c'est un cercle vicieux où les deux notions sont interdépendantes.
 
  
 
== Comment échapper à cette catégorisation ==
 
== Comment échapper à cette catégorisation ==
  
Pour entrer dans une spirale positive, il est possible d'adopter progressivement la culture libre dans toutes ses pratiques. Cela n'aura pas nécessairement un impact positif sur votre position socio-professionnelle ou votre vie personnelle à court terme : les fruits du libre se récoltent à long terme tel une contamination positive. Ceux qui ont compris les propriétés socio- techniques du numérique s'inspirent et s'entraident dans le but de devenir, un jour, la majorité des internautes, afin qu’ils ne soient plus ignorés, moqués et combattus pour leurs idées et les pratiques qui en découlent.
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Pour entrer dans une spirale positive, il est possible d'adopter progressivement, dans toutes ses pratiques, la culture libre. Cela n'aura pas nécessairement tout de suite un impact positif sur votre position socioprofessionnelle ou votre vie personnelle : les fruits du libre se récoltent à long terme, comme s’il s’agissait d’une contamination positive. Ainsi les utilisateurs du numérique qui en ont compris les propriétés sociotechniques <ref>http://www.netizen3.org/index.php/Eau,_air,_terre,_feu,_numérique_:_sacrées_propriétés#Les_cinq_propri.C3.A9t.C3.A9s_socio-techniques_du_num.C3.A9rique </ref> s'inspirent et s'entraident, dans le but de représenter un jour, parmi les internautes, un groupe majoritaire. Alors ils pourront espérer ne plus être ignorés, moqués et combattus pour leurs idées et les pratiques qui en découlent.
  
=== Comportements concrets ===
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=== Concrètement ===
  
'''Cercle vicieux'''
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====Cercle vicieux====
  
Pirater ou dépendre des logiciels propriétaires.  
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*Dépendre des logiciels propriétaires ou les pirater.
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*Considérer qu'on a créé ou inventé un concept ou une œuvre.
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*Vendre un produit plutôt que le partager.
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*''Pirates et esclaves entrent dans cette catégorie.''
  
Considérer qu'on a créé ou inventé un concept ou une œuvre.
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====Cercle vertueux====
 
 
Vendre un produit plutôt que de le partager.
 
 
 
Pirates et esclaves se situent dans cette catégorie.
 
 
 
 
 
''' Cercle vertueux'''
 
 
 
Utiliser et contribuer à l'évolution des logiciels libres.
 
 
 
Découvrir ou adapter un concept ou une œuvre.
 
 
 
Vendre son temps pour accompagner la production.
 
 
 
Les découvreurs se situent dans cette catégorie.
 
 
 
Les sources sont mentionnées mais la propriété ici n'est pas contraignante.
 
  
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*Contribuer à l'évolution des logiciels libres et les utiliser.
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*Découvrir ou adapter un concept ou une œuvre.
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*Vendre son temps pour accompagner la production.
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*Les découvreurs entrent dans cette catégorie.
  
 
== Où se situe le libre ? ==
 
== Où se situe le libre ? ==
  
Les dynamiques participatives promues par les mouvements sociaux de Porto Alegre ne sont pas la seule solution pour promouvoir le libre. Inversement les dynamiques d'optimisation industrielle et de management participatif promues par une frange innovante de grands entrepreneurs et d'industriels progressistes présents au Forum économique de Davos, ne constituent également qu'une part de la solution aux enjeux de la durabilité de l'humanité sur terre.
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Les dynamiques participatives promues par les mouvements sociaux du type Porto Alegre ne sont pas la seule solution pour promouvoir le libre. De même, les dynamiques d'optimisation industrielle et de management participatif promues par une frange innovante de grands entrepreneurs et d'industriels progressistes présents au Forum économique de Davos, ne constituent qu'une partie de la réponse à apporter aux enjeux soulevés par la question de la durabilité de l'espèce humaine.
 
 
Politiquement, la culture du libre n’est ni à gauche ni à droite. En se basant sur la Déclaration d'indépendance du Cyberespace et sur les propriétés socio-techniques du numérique, on observe qu'on a dépassé les clivages des -ismes, que ce soit le communisme ou le capitalisme, et qu'on est rentré dans une 3e voie. On est dans la culture du monde conditionnel et non plus du monde relatif. C'est un message simultanément de réconciliation et d'évolution.  
 
  
Cette troisième voie est déjà largement pratiquée par des entreprises comme la fondation Wikimedia qui gère des millions en s'étant pourtant statutairement interdit de spéculer. Les grandes entreprises du libre ont plus de succès tant économique que populaire que les forums sociaux et économiques réunis. Ces entreprises basées sur la culture  socio-économique du libre sont des entrepreneuriats sociaux à but non lucratif. Il s’agit en général de réseaux de petites entreprises à l'image de Debian, de Wikipédia, du W3c ou de l'Internet society, qui regroupent experts et prestataires mais aussi secrétaires, nettoyeurs, balayeurs, cuisiniers, etc.
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Politiquement, la culture du libre n’est ni à gauche ni à droite. Si l’on se base sur la Déclaration d'Indépendance du cyberespace et sur les propriétés sociotechniques du numérique, on observe que les clivages entre –ismes (communisme ou capitalisme, par exemple) ont été dépassés : nous sommes entrés dans une troisième voie – la culture du monde conditionnel et non plus du monde relatif. L’événement invite à la fois à la réconciliation et à l'évolution.
On parle ainsi d’écosystème économique basé sur les valeurs de la participativité, sur des valeurs issues des 5 compétences socio-techniques (lien interne).
 
  
Les militants de l'extrême gauche, les tenants d'un néo-libéralisme ou d'une approche néo conservatrice travaillent de manière unilatérale et ne peuvent donc apporter de solutions bénéfiques à long terme. En revanche les néophytes de la troisième voie agissent dans une démarche transversale ; ils sont en même temps d'excellents gestionnaires qui conservent une profonde éthique, ils sont des entrepreneurs sociaux apportant les solutions les plus durables, les plus efficaces, les plus largement déployées et adoptées.  
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Cette troisième voie est déjà amplement empruntée par certaines entreprises telle la fondation Wikimedia, qui gère des sommes considérables alors qu’elle s’est statutairement interdit de spéculer. De fait les grandes entreprises du libre rencontrent davantage de succès, économique ou populaire, que tous les forums sociaux et économiques réunis. Ces entreprises basées sur la culture socioéconomique du libre sont le fruit d’entrepreneuriats sociaux à but non lucratif. Il s’agit en général de réseaux de petites entreprises, à l'image de Debian, de Wikipédia, du W3c ou de l'Internet Society, qui regroupent experts et prestataires mais aussi secrétaires, balayeurs, cuisiniers, etc. On parle ici d’écosystème économique basé sur la participativité, entre autres valeurs issues des cinq compétences sociotechniques (lien interne).
  
On pourrait croire, de prime abord qu’Apple, Microsoft et Google sont des entreprises pourvoyeuses de telles solutions. En pratique, ces trois leaders ont besoin de la communauté des utilisateurs et de l'écosystème participatif qu'ils essayent pourtant de fédérer et de diriger. Avec une conscience citoyenne plus affinée, nous serons prêts à mettre des limites claires, à repousser les solutions dominantes basées sur la flatterie de nos bas instincts des consommateurs. Nous serons prêts à gambader sur le sentier déjà tracé de la culture libre.  
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Militants de l'extrême gauche et tenants du néo-libéralisme ou d'une approche néo-conservatrice travaillent de manière unilatérale et ne peuvent donc, à long terme, générer de solutions bénéfiques. En revanche les néophytes de la troisième voie agissent en fonction d’une démarche transversale ; être d'excellents gestionnaires ne les empêche pas de respecter dans le même temps une éthique responsable. Ces entrepreneurs sociaux génèrent les solutions les plus durables, les plus efficaces, les plus largement déployées et adoptées.
  
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On pourrait croire, de prime abord, qu’Apple, Microsoft et Google figurent parmi les entreprises pourvoyeuses de telles solutions. Or en pratique, ces trois leaders ne peuvent se passer de la communauté des utilisateurs ni de l'écosystème participatif qu'ils s’évertuent à fédérer et à essayer de contrôler. Il nous suffira d’une conscience citoyenne plus affinée pour être prêts à poser des limites claires, à rejeter les solutions dominantes fondées sur la stimulation des instincts les plus primaires du consommateur. A nous alors de gambader sur le sentier déjà tracé de la culture libre.
  
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=== Encart ===
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== Ils ont dit ==
  
 
"Il y a autant de raisons d'utiliser les logiciels libres que d'utilisateurs de logiciels libres."
 
"Il y a autant de raisons d'utiliser les logiciels libres que d'utilisateurs de logiciels libres."
 
RMS, Forum Social Suisse à Fribourg, octobre 2003.
 
RMS, Forum Social Suisse à Fribourg, octobre 2003.
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== Sources et notes==
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<references/>

Version actuelle datée du 26 septembre 2011 à 14:48

Pirate, esclave, copie illégale, cercle vicieux, cercle vertueux, logiciels libres.


Dans les technologies numériques, lorsqu'on vous informe qu'un produit recèle un secret de fabrication et qu'il ne peut être qu'acheté, et non copié, modifié ou redistribué, deux options s'offrent à vous : devenir un 'mauvais' client, c’est-à-dire un pirate en vous procurant une version illégale du produit, ou devenir un 'bon' client c’est-à-dire un esclave, en faisant l’acquisition de chaque nouvelle mise à jour... Pirate ou esclave, la différence paraît immense, mais elle est peut-être trompeuse : ce qui se dessine ici évoque un cercle vicieux, où les rôles se recoupent plus qu’on ne le croit.

Comment échapper à cette catégorisation

Pour entrer dans une spirale positive, il est possible d'adopter progressivement, dans toutes ses pratiques, la culture libre. Cela n'aura pas nécessairement tout de suite un impact positif sur votre position socioprofessionnelle ou votre vie personnelle : les fruits du libre se récoltent à long terme, comme s’il s’agissait d’une contamination positive. Ainsi les utilisateurs du numérique qui en ont compris les propriétés sociotechniques [1] s'inspirent et s'entraident, dans le but de représenter un jour, parmi les internautes, un groupe majoritaire. Alors ils pourront espérer ne plus être ignorés, moqués et combattus pour leurs idées et les pratiques qui en découlent.

Concrètement

Cercle vicieux

  • Dépendre des logiciels propriétaires ou les pirater.
  • Considérer qu'on a créé ou inventé un concept ou une œuvre.
  • Vendre un produit plutôt que le partager.
  • Pirates et esclaves entrent dans cette catégorie.

Cercle vertueux

  • Contribuer à l'évolution des logiciels libres et les utiliser.
  • Découvrir ou adapter un concept ou une œuvre.
  • Vendre son temps pour accompagner la production.
  • Les découvreurs entrent dans cette catégorie.

Où se situe le libre ?

Les dynamiques participatives promues par les mouvements sociaux du type Porto Alegre ne sont pas la seule solution pour promouvoir le libre. De même, les dynamiques d'optimisation industrielle et de management participatif promues par une frange innovante de grands entrepreneurs et d'industriels progressistes présents au Forum économique de Davos, ne constituent qu'une partie de la réponse à apporter aux enjeux soulevés par la question de la durabilité de l'espèce humaine.

Politiquement, la culture du libre n’est ni à gauche ni à droite. Si l’on se base sur la Déclaration d'Indépendance du cyberespace et sur les propriétés sociotechniques du numérique, on observe que les clivages entre –ismes (communisme ou capitalisme, par exemple) ont été dépassés : nous sommes entrés dans une troisième voie – la culture du monde conditionnel et non plus du monde relatif. L’événement invite à la fois à la réconciliation et à l'évolution.

Cette troisième voie est déjà amplement empruntée par certaines entreprises telle la fondation Wikimedia, qui gère des sommes considérables alors qu’elle s’est statutairement interdit de spéculer. De fait les grandes entreprises du libre rencontrent davantage de succès, économique ou populaire, que tous les forums sociaux et économiques réunis. Ces entreprises basées sur la culture socioéconomique du libre sont le fruit d’entrepreneuriats sociaux à but non lucratif. Il s’agit en général de réseaux de petites entreprises, à l'image de Debian, de Wikipédia, du W3c ou de l'Internet Society, qui regroupent experts et prestataires mais aussi secrétaires, balayeurs, cuisiniers, etc. On parle ici d’écosystème économique basé sur la participativité, entre autres valeurs issues des cinq compétences sociotechniques (lien interne).

Militants de l'extrême gauche et tenants du néo-libéralisme ou d'une approche néo-conservatrice travaillent de manière unilatérale et ne peuvent donc, à long terme, générer de solutions bénéfiques. En revanche les néophytes de la troisième voie agissent en fonction d’une démarche transversale ; être d'excellents gestionnaires ne les empêche pas de respecter dans le même temps une éthique responsable. Ces entrepreneurs sociaux génèrent les solutions les plus durables, les plus efficaces, les plus largement déployées et adoptées.

On pourrait croire, de prime abord, qu’Apple, Microsoft et Google figurent parmi les entreprises pourvoyeuses de telles solutions. Or en pratique, ces trois leaders ne peuvent se passer de la communauté des utilisateurs ni de l'écosystème participatif qu'ils s’évertuent à fédérer et à essayer de contrôler. Il nous suffira d’une conscience citoyenne plus affinée pour être prêts à poser des limites claires, à rejeter les solutions dominantes fondées sur la stimulation des instincts les plus primaires du consommateur. A nous alors de gambader sur le sentier déjà tracé de la culture libre.


Ils ont dit

"Il y a autant de raisons d'utiliser les logiciels libres que d'utilisateurs de logiciels libres." RMS, Forum Social Suisse à Fribourg, octobre 2003.

Sources et notes