Les communautés intentionnelles : Différence entre versions
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Une autre source d'inspiration est François Marie Charles Fourier. Il est tout jeune pendant la révolution française et va présenter aux révolutionnaires un projet de ville différente qu'il appelle le Phalanstère. Les révolutionnaires ne sont pas intéressés et le mettent de côté mais il décide de le réaliser quand même. Son système est trop codifié et pas assez flexible mais est intéressant: on prend environ deux milles personnes qu'on met ensemble (avec ce nombre il a calculé qu'on arrive à avoir chacun qui a un métier différent: médecin, enseignant, éleveur, dentiste, gestion de conflit), la moitié a un métier et l'autre tous le même métier. Dans la majorité des Phalanstères cela consistait à faire des poêles pour brûler du bois et produire de la chaleur dans les maison, ils les fabriquaient et les vendaient dans toute la France. Dans les années vingt, avant sa mort, Fourier a réussi à créer des Phalanstères dont les derniers ont duré jusque dans les années cinquante. Pendant plus de cent ans il y a donc eu des expériences de communautés, des gens qui voulaient vivre ensemble, qui gagnaient de l'argent à l'extérieur en vendant un produit et à l'intérieur en habitant tous ensemble et en partageant tout. Il y avait beaucoup de codes inintéressants mais l'idée qu'il y avait une production à l'intérieur qui ne détruisait pas tout, des industries propres est à retenir. | Une autre source d'inspiration est François Marie Charles Fourier. Il est tout jeune pendant la révolution française et va présenter aux révolutionnaires un projet de ville différente qu'il appelle le Phalanstère. Les révolutionnaires ne sont pas intéressés et le mettent de côté mais il décide de le réaliser quand même. Son système est trop codifié et pas assez flexible mais est intéressant: on prend environ deux milles personnes qu'on met ensemble (avec ce nombre il a calculé qu'on arrive à avoir chacun qui a un métier différent: médecin, enseignant, éleveur, dentiste, gestion de conflit), la moitié a un métier et l'autre tous le même métier. Dans la majorité des Phalanstères cela consistait à faire des poêles pour brûler du bois et produire de la chaleur dans les maison, ils les fabriquaient et les vendaient dans toute la France. Dans les années vingt, avant sa mort, Fourier a réussi à créer des Phalanstères dont les derniers ont duré jusque dans les années cinquante. Pendant plus de cent ans il y a donc eu des expériences de communautés, des gens qui voulaient vivre ensemble, qui gagnaient de l'argent à l'extérieur en vendant un produit et à l'intérieur en habitant tous ensemble et en partageant tout. Il y avait beaucoup de codes inintéressants mais l'idée qu'il y avait une production à l'intérieur qui ne détruisait pas tout, des industries propres est à retenir. | ||
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D'autres communautés comme le Phalanstère de Fourier ont été développées; les communautés de l'Arche plutôt religieuse mais aussi ouvertes, des grands monastères qui étaient propriétaires foncier et avaient de grands domaines mais n'étaient pas des communautés mixtes et plus tard un système qui est assez proche des Phalanstères de Fourier: le Kibboutz. Pendant le démarrage d'Israel, à partir de 1948 jusque dans les années 70, il y avait jusqu'à 10% d'israéliens qui habitaient dans des Kibboutz. Ils se rendaient bien compte qu'ils ne pouvaient pas construire Israel sans être solidaires et il y avait donc des communautés intentionnelles de gens qui habitaient ensemble. Ce qui y est intéressant c'est la maison des enfants. A partir de 7 ans l'école se fait participativement. Les habitants mettent leur argent ensemble et les profs sont des parents qui s'entraident entre eux. Pendant la journée, les enfants passent leur temps avec les parents et le soir ils vont dormir à la maison des enfants. Cela veut dire que les enfants apprennent à vivre avec d'autres et ne sont pas dans une idée d'enfant unique, d'enfant roi qui peut tout avoir, mais ils sont dans l'idée de partager, d'apprendre la patience, apprendre la solidarité et la coopération. Ils apprennent ces valeurs dès l'enfance et de plus, s'il y a beaucoup de parents qui donnent les cours, les enseignants ne sont pas forcément spécialisés mais plus diversifiés ce qui offre une plus grande ouverture sur le monde aux enfants. | D'autres communautés comme le Phalanstère de Fourier ont été développées; les communautés de l'Arche plutôt religieuse mais aussi ouvertes, des grands monastères qui étaient propriétaires foncier et avaient de grands domaines mais n'étaient pas des communautés mixtes et plus tard un système qui est assez proche des Phalanstères de Fourier: le Kibboutz. Pendant le démarrage d'Israel, à partir de 1948 jusque dans les années 70, il y avait jusqu'à 10% d'israéliens qui habitaient dans des Kibboutz. Ils se rendaient bien compte qu'ils ne pouvaient pas construire Israel sans être solidaires et il y avait donc des communautés intentionnelles de gens qui habitaient ensemble. Ce qui y est intéressant c'est la maison des enfants. A partir de 7 ans l'école se fait participativement. Les habitants mettent leur argent ensemble et les profs sont des parents qui s'entraident entre eux. Pendant la journée, les enfants passent leur temps avec les parents et le soir ils vont dormir à la maison des enfants. Cela veut dire que les enfants apprennent à vivre avec d'autres et ne sont pas dans une idée d'enfant unique, d'enfant roi qui peut tout avoir, mais ils sont dans l'idée de partager, d'apprendre la patience, apprendre la solidarité et la coopération. Ils apprennent ces valeurs dès l'enfance et de plus, s'il y a beaucoup de parents qui donnent les cours, les enseignants ne sont pas forcément spécialisés mais plus diversifiés ce qui offre une plus grande ouverture sur le monde aux enfants. | ||
Ce tour d'horizon des communautés intentionnelles et ce qu'on peut en retirer c'est qu'Ecopol ne peut pas marcher si on essaye de réinventer la roue, mais avec des gens qui connaissent très bien Fourier, la communauté des Amish, l'histoire des Incas, qui ont vécu dans des Kiboutz, et dont certains ont écrit des livres ou vivent encore. | Ce tour d'horizon des communautés intentionnelles et ce qu'on peut en retirer c'est qu'Ecopol ne peut pas marcher si on essaye de réinventer la roue, mais avec des gens qui connaissent très bien Fourier, la communauté des Amish, l'histoire des Incas, qui ont vécu dans des Kiboutz, et dont certains ont écrit des livres ou vivent encore. |
Version du 20 janvier 2011 à 10:23
Il y a environ trois millions d'années que les singes ont adopté des comportement humains. Il y a donc trois millions d'années qu'il y a des êtres humains qui habitent dans des grottes, qui se mettent en groupe et qui depuis dix ou quinze milles ans sont sédentarisés, ont commencé à développer l'agriculture et l'élevage. En résumé, des pôles internationaux d'écologie communautaire existent depuis toujours. On y trouvait des gens de partout, qui acceptaient de parler une seule langue. C'était un peu des tribus mais avec toujours des étrangers qui y étaient intégrés. On en a l'exemple en Suisse, dans le Valais. Depuis des centaines d'années des arabes sont venus et se sont installés mais personne ne le sait. Cet exemple prouve encore que partout, il y a des gens qui choisissent d'habiter ensemble et se mélanger un peu, qui avec le temps réalisent que l'autre n'a pas une culture si différente que ça et qui finalement s'apprivoisent et apprennent à se connaître et à s'apprécier. Un bon exemple en sont les villages où il y a une église, un château et un bourg. Au fond c'est une petite communauté intentionnelle. A l'époque, il était fréquent pour les gens de naître à un endroit et de ne jamais en bouger. On n'en avait pas la force d'esprit. Mais un petit nombre de plus courageux se disaient qu'ils allaient chercher une communauté qui leur plairait plus. Ils allaient alors trouver un noble ou une communauté de religieux d'une région qui leur plaisait et s'installaient avec eux.De l'autre côté, il y avait des gens qui disaient que certains modèles ne fonctionnaient pas car ils étaient basés sur des valeurs comme l'égoïsme, la propriété privée, l'individualisme; des valeurs qui ne sont pas durables, et qui ont voulu proposer une autre formule basée plus sur le partage et l'entraide. Il y avait donc des communautés intentionnelles qui étaient un petit peu plus écologiques, pas seulement au sens de ne pas utiliser du pétrole mais au sens relationnel. Typiquement: les moines. Mis à part le côté religieux, ce sont des gens qui font le choix d'un mode de vie en cohabitation dans un couvent, avec des chants, l'élevage et chacun sa chambre; exactement comme habiter en communauté aujourd'hui. Bien entendu chez les moines comme partout il y avait des déviances, des abus, des choses qui créent plus de problèmes que de solutions mais si ça marchait globalement c'est parce qu'ils proposaient des solutions, un modèle, une manière de faire, un style de vie. Si on ouvre encore un petit peu la réflexion, on voit que le terme communauté est utilisé pour les quartiers. On dit par exemple participer à la vie de sa communauté pour dire les gens de son quartier. On utilise aussi le terme communauté pour l'appartenance culturelle, comme la communauté coréenne ou chinoise ou France. Mais on l'utilise aussi pour dire « faire du travail communautaire », par exemple dans le cas de quelqu'un qui fait des études dans le domaine social, qui va aller dans un quartier pour développer des activités sportives, artistiques ou éventuellement aider les gens à trouver du travail et défendre leurs droits sociaux. La notion de communauté là n'est plus intentionnelle mais elle est quand même importante. Pour un pôle international d'écologie communautaire, on parle de gens qui font le choix de se retrouver ensemble, de mettre des ressources en commun et d'adopter un style de vie. Ce qui est intéressant lors de la création d'un nouveau pôle, c'est de voir ce qu'il y avait de bien dans les communautés intentionnelles qui ont existé par le passé et de s'en inspirer. Ainsi on évite d'avancer en tâtonnant, au feeling, à l'intuition, au hasard mais bien en s'inspirant de ce qui existe, en sachant où on va.
La communauté Inca par exemple était composée dans les meilleurs époques de plus de 20 millions de personnes. Ils n'avaient pas d'argent, pas de propriété privée et pourtant ils réussissaient à avoir un empire ce qui fait d'eux un modèle intéressant. Bien sûr quand les espagnols sont arrivés plusieurs éléments historiques ont fait qu'ils ont pu tuer les Incas qui n'avaient pas d'armes, pas d'habitudes. Mais pendant plusieurs centaines d'années, l'empire Inca a incarné un mode de vie communautaire qui réunissait plusieurs langues, plusieurs cultures, quantité de gens différents. La clé du succès de cet empire de vingt millions de personnes avec plusieurs langues et plusieurs cultures gouverné sans argent, est qu'il n'était pas basé sur la peur ou sur l'obligation mais sur l'intérêt du partage du savoir-faire. Lorsque les Incas voulaient inclure un peuple à leur empire, ils montraient un savoir technique plus évolués que ces tribus et offraient de le partager. Ils régnaient grâce au partage de l'information. C'est aussi ce qui va se faire dans l'Ecopol; tout savoir se partage donc les gens désireux d'apprendre des choses y viendront, comme en visite d'une école socio-technique. Autre exemple intéressant est les Amish. Ce sont des familles protestantes qui émergent en Europe à partir de la Renaissance (environ 1600), qui sont persécutées et partent en Amérique pour y créer des communautés indépendantes. Ils arrivent par petits groupes, s'installent et ne bougent plus. Ils sont plusieurs millions en Amérique à avoir créé des communautés intentionnelles, parfois sur des régions entières jusqu'en Argentine. Un point négatif est que les jeunes ont assez peu de liberté. Mais ils ont quand même une tradition qui est des les amener en ville et s'ils veulent faire partie d'une communauté Amish, ils doivent faire le choix d'y revenir. Mais ce qui est avant tout intéressant dans cette communauté c'est que ce sont des écologistes avant l'heure. Ils sont un peu extrémistes (pas d'électricité, pas d'argent, tous sont obligés d'être pratiquants de la même religion) ce qui ne sera pas le cas de l'Ecopol, mais ce qui est intéressant c'est qu'ils vivent en proximité de la nature avec une simplicité volontaire, ils sont des millions et réussissent malgré tout à s'entendre. D'ailleurs, vu comme la qualité de vie sur la planète a baissé, beaucoup de gens les admirent pour ça aujourd'hui. Ce qu'il y a d'admirable également c'est qu'ils existent encore. Ils forment de nombreuses communautés vivantes alors qu'ils ont été créés en 1600! Une tradition Amish montre la solidarité et l'entraide présente au sein de la communauté; leur manière de construire les maisons. Des centaines de membres viennent de partout, les femmes préparent à manger, s'occupent de la partie intérieur, les hommes amènent du bois, et ils construisent la maison en une journée. Une maison Amish est construite en très peu de temps grâce à la forte coopération.
Une autre source d'inspiration est François Marie Charles Fourier. Il est tout jeune pendant la révolution française et va présenter aux révolutionnaires un projet de ville différente qu'il appelle le Phalanstère. Les révolutionnaires ne sont pas intéressés et le mettent de côté mais il décide de le réaliser quand même. Son système est trop codifié et pas assez flexible mais est intéressant: on prend environ deux milles personnes qu'on met ensemble (avec ce nombre il a calculé qu'on arrive à avoir chacun qui a un métier différent: médecin, enseignant, éleveur, dentiste, gestion de conflit), la moitié a un métier et l'autre tous le même métier. Dans la majorité des Phalanstères cela consistait à faire des poêles pour brûler du bois et produire de la chaleur dans les maison, ils les fabriquaient et les vendaient dans toute la France. Dans les années vingt, avant sa mort, Fourier a réussi à créer des Phalanstères dont les derniers ont duré jusque dans les années cinquante. Pendant plus de cent ans il y a donc eu des expériences de communautés, des gens qui voulaient vivre ensemble, qui gagnaient de l'argent à l'extérieur en vendant un produit et à l'intérieur en habitant tous ensemble et en partageant tout. Il y avait beaucoup de codes inintéressants mais l'idée qu'il y avait une production à l'intérieur qui ne détruisait pas tout, des industries propres est à retenir.
D'autres communautés comme le Phalanstère de Fourier ont été développées; les communautés de l'Arche plutôt religieuse mais aussi ouvertes, des grands monastères qui étaient propriétaires foncier et avaient de grands domaines mais n'étaient pas des communautés mixtes et plus tard un système qui est assez proche des Phalanstères de Fourier: le Kibboutz. Pendant le démarrage d'Israel, à partir de 1948 jusque dans les années 70, il y avait jusqu'à 10% d'israéliens qui habitaient dans des Kibboutz. Ils se rendaient bien compte qu'ils ne pouvaient pas construire Israel sans être solidaires et il y avait donc des communautés intentionnelles de gens qui habitaient ensemble. Ce qui y est intéressant c'est la maison des enfants. A partir de 7 ans l'école se fait participativement. Les habitants mettent leur argent ensemble et les profs sont des parents qui s'entraident entre eux. Pendant la journée, les enfants passent leur temps avec les parents et le soir ils vont dormir à la maison des enfants. Cela veut dire que les enfants apprennent à vivre avec d'autres et ne sont pas dans une idée d'enfant unique, d'enfant roi qui peut tout avoir, mais ils sont dans l'idée de partager, d'apprendre la patience, apprendre la solidarité et la coopération. Ils apprennent ces valeurs dès l'enfance et de plus, s'il y a beaucoup de parents qui donnent les cours, les enseignants ne sont pas forcément spécialisés mais plus diversifiés ce qui offre une plus grande ouverture sur le monde aux enfants.
Ce tour d'horizon des communautés intentionnelles et ce qu'on peut en retirer c'est qu'Ecopol ne peut pas marcher si on essaye de réinventer la roue, mais avec des gens qui connaissent très bien Fourier, la communauté des Amish, l'histoire des Incas, qui ont vécu dans des Kiboutz, et dont certains ont écrit des livres ou vivent encore.