Les communautés intentionnelles : Différence entre versions

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Nos ancêtres vivaient dans des grottes, en petits groupes.  
 
Nos ancêtres vivaient dans des grottes, en petits groupes.  
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Avaient-ils fait le choix de vivre ensemble, ou étaient-ils juste motivé par la peur d'être seul ?  
 
Avaient-ils fait le choix de vivre ensemble, ou étaient-ils juste motivé par la peur d'être seul ?  
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Quelle différence ?  
 
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Aujourd'hui nous avons toujours peur de la solitude. L'être humain est un animal fondamentalement social. Même lorsqu'il est blessé, et rejette ce lien social. Nous sommes aussi toujours heureux de vivre en famille, en quartier, en communauté, intentionnellement. Nous avons toujours notre libre arbitre, nous pouvons choisir d'aller ailleurs, de quitter le groupe. En fait, les pôles internationaux d'écologie communautaire existent depuis toujours. Mais avant, la vie y était plus simple. Avant : moins de stress, plus proche de sa propre nature. Maintenant : le temps file, on en a jamais assez. Il y a tant d'options, de sollicitations. Mais il y a aussi moins de risques de mourir jeune de maladies incurables à l'époque, vu les options médicales. Aujourd'hui il y a plus de confort et de stimulation pour le corps et l'esprit. Stimulation par des films, des engins de sport (vélo par exemple), des outils pour étudier à distance (par Internet).  
 
Aujourd'hui nous avons toujours peur de la solitude. L'être humain est un animal fondamentalement social. Même lorsqu'il est blessé, et rejette ce lien social. Nous sommes aussi toujours heureux de vivre en famille, en quartier, en communauté, intentionnellement. Nous avons toujours notre libre arbitre, nous pouvons choisir d'aller ailleurs, de quitter le groupe. En fait, les pôles internationaux d'écologie communautaire existent depuis toujours. Mais avant, la vie y était plus simple. Avant : moins de stress, plus proche de sa propre nature. Maintenant : le temps file, on en a jamais assez. Il y a tant d'options, de sollicitations. Mais il y a aussi moins de risques de mourir jeune de maladies incurables à l'époque, vu les options médicales. Aujourd'hui il y a plus de confort et de stimulation pour le corps et l'esprit. Stimulation par des films, des engins de sport (vélo par exemple), des outils pour étudier à distance (par Internet).  
  

Version du 8 février 2011 à 16:16

Nos ancêtres vivaient dans des grottes, en petits groupes.

Avaient-ils fait le choix de vivre ensemble, ou étaient-ils juste motivé par la peur d'être seul ?

Quelle différence ?

Aujourd'hui nous avons toujours peur de la solitude. L'être humain est un animal fondamentalement social. Même lorsqu'il est blessé, et rejette ce lien social. Nous sommes aussi toujours heureux de vivre en famille, en quartier, en communauté, intentionnellement. Nous avons toujours notre libre arbitre, nous pouvons choisir d'aller ailleurs, de quitter le groupe. En fait, les pôles internationaux d'écologie communautaire existent depuis toujours. Mais avant, la vie y était plus simple. Avant : moins de stress, plus proche de sa propre nature. Maintenant : le temps file, on en a jamais assez. Il y a tant d'options, de sollicitations. Mais il y a aussi moins de risques de mourir jeune de maladies incurables à l'époque, vu les options médicales. Aujourd'hui il y a plus de confort et de stimulation pour le corps et l'esprit. Stimulation par des films, des engins de sport (vélo par exemple), des outils pour étudier à distance (par Internet).

Choisir sa communauté, c'est choisir d'habiter avec d'autres et de mélanger nos cultures. C'est choisir notre environnement de stimulation. Dans notre société moderne hyperindividualiste, le défi est grand. Au début, la prudence se mélange avec la curiosité. C'est l'apprivoisement pendant 6 à 12 mois.

De tout temps, ces communautés ont existé. Leurs règles dépendant des situations. Imaginez-vous que des communautés intentionnelles existent pres de chez vous. Pas d'idée ? Prenez par exemple des moines dans un monastère. Au delà de leur choix religieux, ces personnes ont fait le choix d'un mode de vie en cohabitation. Au sein du couvent, ils chantent ensemble, cultivent la terre, élèvent un troupeau et chacun possède son espace, sa chambre. C'est exactement comme habiter en communauté aujourd'hui. Chez les moines comme ailleurs, il y a une bonne intention, des déviances et des abus.

En allant plus loin, on s'aperçoit que le terme communauté peut être utilisé pour remplacer la notion de quartier. On dit par exemple participer à la vie de sa communauté, pour sous-entendre participer avec les gens de son quartier à une activité. Une autre utilisation du terme se réfère à l'appartenance culturelle, on parle de la communauté coréenne ou chinoise ou française. L'expression « faire du travail communautaire », se réfère au travail social réaliser dans un quartier, que ce soit pour développer des activités sportives, artistiques ou pour aider les gens à trouver du travail et défendre leurs droits sociaux. Ici, la notion de communauté n'est plus intentionnelle, elle est tout de même importante. Dans le cas d'un pôle international d'écologie communautaire, ce sont des personnes qui font le choix de se rassembler, de mettre des ressources en commun et d'adopter un style de vie. Lors de la création d'un nouveau pôle, il est essentiel de se référer aux communautés intentionnelles du passé pour s'inspirer de leur réussite. Ainsi on évite d'avancer en tâtonnant, au feeling, à l'intuition, au hasard mais bien en s'appuyant sur ce qui existe, de manière à savoir où l'on va.

La communauté Inca, par exemple, était composée, dans les meilleures époques, de plus de 20 millions de personnes. Sans argent, ni propriété privée, ils ont tout de même constitué un empire, ce qui en fait un modèle intéressant. Cependant, à l'arrivée des espagnols, le manque d'armes et de pratiques guerrières ont réduit leurs chances de survie et beaucoup ont été tués. Pendant plusieurs centaines d'années, l'empire Inca a continué d'incarner un mode de vie communautaire fort de plusieurs langues et cultures, de membres aux qualités différentes. La clé du succès de cet empire est d'avoir basé la vie communautaire sur le partage des savoirs-faire plus que sur la peur ou l'obligation. Pour inclure un peuple à leur empire, ils montraient leur supériorité par la maîtrise d'un savoir technique plus évolué et offraient de le partager. Ils régnaient grâce au partage de l'information. L'Ecopol reproduit le même schéma, tout savoir se partage. Les personnes désireuses d'apprendre y viendront comme en visite d'une école socio-technique.

Un autre exemple intéressant est celui des Amish. Ces familles protestantes émergent en Europe à partir de la Renaissance (environ 1600). Etant persécutées, elles partent en Amérique pour y créer des communautés indépendantes. Ils y arrivent par petits groupes, s'y installent et ne bougent plus. Ils sont plusieurs millions en Amérique à avoir créé des communautés intentionnelles, parfois sur des régions entières et jusqu'en Argentine. Un des points négatifs est que les jeunes ont assez peu de liberté. Cependant, selon la tradition, à l'adolescence, les jeunes peuvent gouter à la vie moderne en ville. Ils sont libres d'y rester ou de rentrer pour faire partie de la communauté. Une chose remarquable dans cette communauté est leur conscience écologique d'avant-garde. Bien qu'ils soient un peu extrémistes dans leurs pratiques: pas d'électricité, pas d'argent, religion unique (ce qui ne sera pas le cas d'écopol), ils sont remarquables pour leur proximité avec la nature et leur capacité à s'entendre alors qu'ils des millions. Un exemple clair de la solidarité au sein de cette communauté est leur manière de construire leurs maisons. Des centaines de membres viennent de partout, les femmes préparent à manger, s'occupent de la partie intérieure, les hommes amènent du bois, et ils construisent la maison en une journée. Une maison Amish est construite en très peu de temps grâce à la forte coopération. Dans le contexte actuel de dégradation de la qualité de vie, ils sont admirés pour leur mode de vie simple et sain. Il est également admirable de voir qu'ils ont survécu. Créées en 1600, leurs communautés continuent d'exister. Ils forment de nombreuses communautés vivantes alors qu'ils ont été créés en 1600! Une tradition Amish montre la solidarité et l'entraide présente au sein de la communauté; leur manière de construire les maisons.

Une autre source d'inspiration est François Marie Charles Fourier. Très jeune pendant la révolution française, il présente aux révolutionnaires son projet de ville différente, le Phalanstère. Les révolutionnaires ne sont pas intéressés et le mettent de côté. Il continue quand même ses recherches et diffuse sa pensée. Dans la théorie de Charles Fourier, le phalanstère est une sorte d'hôtel coopératif pouvant accueillir 400 familles (environs 2 000 membres) au milieu d'un domaine de 400 hectares où l'on cultive les fruits et les fleurs avant tout. Fourier décrira à loisir les couloirs chauffés, les grands réfectoires et les chambres agréables. Plusieurs disciples de la pensée fouriériste tentèrent l'expérience. La plus célèbre date de 1846, quand Jean Godin , un industriel français fonde le familistère de Guise. Dans ce complex industriel destiné à produire des poële à bois, les ouvriers et leurs familles vivent ensemble, dans des locaux aménagés pour le bien être. Au delà du confort, un système de protection sociale basé sur la solidarité est créé. Ce n'est que dans les années 60 que les activités du familistère de Guise s'arrêteront. Pendant plus de cent ans, il y eut des expériences de communautés, de gens qui voulaient vivre ensemble. Ils s'assuraient un revenu à l'extérieur et mettaient tout en commun au sein de la communauté. Dans la pensée de Fourier, beaucoup de codes sont peu intéressants mais le principe d'une production qui ne détruisait pas les liens sociaux est à retenir.

Dans le même esprit retenons: les communautés de l'Arche, des grands monastères entourés de terres ou le Kibboutz en Israël. A partir de 1948 et jusque dans les années 70, il y avait jusqu'à 10% d'israéliens qui habitaient dans des Kibboutz. Conscients que la formation d'un état nécessitait des relations de solidarité, ils fondèrent des communautés intentionnelles. Un détail intéressant est la scolarité. A partir de 7 ans l'école se fait participativement. Les habitants mettent leur argent en commun, les professeurs sont les parents de ces enfants. Ils s'occupent d'eux pendant la journée. Le soir, les enfants vont dormir à la maison des enfants. Ils apprennent ainsi le vivre ensemble, et ne sont pas éduqués selon une logique individualiste. Ils grandissent dans une philosophie de: partage, patience, solidarité et la coopération. Ils apprennent ces valeurs dès l'enfance. De plus, étant donné que les parents ne sont pas des enseignants spécialisés, les cours proposés sont plus diversifiés et offrent une plus grande ouverture sur le monde aux enfants.

Ce tour d'horizon des communautés intentionnelles, nous enseigne qu'Ecopol ne peut pas fonctionner si l'on tente de réinventer la roue. Et que l'expérience doit s'appuyer sur les enseignements de Fourrier, de la communauté des Amish, de l'histoire des Incas, des récits de ceux qui ont vécu dans des Kiboutz (dont certains ont écrit des livres ou vivent encore).