Proposer des améliorations
Au quotidien, dans Ecopol, les gens vivent leur vie. Chaque trimestre ou chaque mois on leur demande de faire un point, ça dure une petite heure, c'est comme un bilan de leur situation communautaire. Donc ils doivent dire qu'eux ont l'intention d'améliorer. Généralement ce sera des sujets répétitifs qui vont revenir mois après mois, année après année parce que, les difficultés qu'on rencontre, prennent des années à être traitées; il faut en trouver les raisons, et définir les alternatives qui ne sont pas des transferts d'une déviance à une autre déviance ou d'une fragilité à une autre. Et après leur avoir demandé ça, on leur pose une deuxième question: « Qu'est-ce que vous proposez d'améliorer chez les autres, est-ce que vous pensez que les autres pourraient faire des choses qui pourraient aller mieux? ».
Un exemple très concret pourrait être un voisin qui a une vie nocturne et pas diurne. Certaines personnes sont plus incommodées par le bruit que d'autres. Il pourrait y avoir un quartier pour les gens qui n'ont pas de problème de bruit. Si ce quartier n'existe pas on peut le créer, et encourager ce voisin à s'installer là-bas.
Un autre exemple est le cas, de quelqu'un qui aime beaucoup discuter pendant qu'il travaille. Ça crée des tensions dans le groupe parce que souvent les autres essayent de se concentrer et n'y arrivent pas. On pourrait suggérer à cette personne de se trouver un travail dans lequel la communication est importante, cela lui permettrait de faire quelque chose qu'il aime, sans déranger les autres.
Bilan des améliorations
Un troisième cas est celui d'une personne qui aime bien faire du sport. On pourrait lui suggérer d'aller habiter loin de son lieu de travail et de s'y rendre à pied chaque matin pour se dépenser.
L'idée est que les gens puissent suggérer des choses, que ce soit pour la communauté ou pour d'autres. Ils devront répondre aux trois questions:
- Qu'est-ce vous devez améliorer pour vous?
- Qu'est-ce que vous devez améliorer pour les autres?
- Qu'est-ce que vous aimeriez proposer comme échanges?
L'échange plus que la vente ou l'achat
On peut ainsi, par exemple, mettre en place des bourses d'échange d'activités pour les gens qui ont une activité, qui la font bien, mais qui aimeraient bien l'échanger avec d'autres. Il y aurait aussi une bibliothèque dans laquelle tous les objets seraient mis en commun et auraient un code barre. Ça serait une sorte de compromis entre un supermarché et une bibliothèque: un lieu de dépôt où on trouverait à la sortie des caisses enregistreuses qui permettraient de vérifier l'état des objets empruntés. Ça permettra aussi quand quelqu'un cherche un objet de savoir chez qui il se trouve.
S'il est aussi intéressant de faire cette liste et que si on ne la demande pas expressément les gens ne sauront pas répondre à ces questions. On est programmé pour se plaindre et non pour exprimer des suggestions d'amélioration.
Par exemple, une personne qui a un chat, puis un deuxième, puis une portée et elle en a huit qui vont partout. Avoir un chat c'est chouette mais la liberté de cette personne empiète sur celle des autres. Donc à un moment il faudra lui dire que l'on est plus dans une situation où ses chats font partie de sa vie privée, sa liberté personnelle. Si elle veut avoir des chats elle doit organiser un espace plus grand et s'organiser pour avoir des chats. On va le lui dire très concrètement. Plus largement il pourra y avoir un débat dans la communauté pour déterminer s'il est sain d'avoir des animaux domestiques dans une société durable. Oû alors est-ce qu'à part les animaux qui sont vraiment là pour servir l'intérêt, tous les autres ne devraient pas être sauvages? Pourquoi donner de l'alimentation à ses animaux alors qu'ils sont capables de se débrouiller par eux-mêmes? Au Brésil il y a des chevaux en liberté dans les villes!
Si l'on dit aux gens vous devrez faire X propositions d'amélioration individuelles ou collectives par époque ça ne sera pas facile. Typiquement ils iront voir les règles existantes et proposeront de changer les chiffres. Ils diront par exemple que pour être membre de la communauté ils ont pris l'engagement d'au moins six réunions par année de quatre heures où on aborde les enjeux de la communauté, on débat. Ils diront que pour eux six par année c'est trop pour le statut de résident même s'il y en a une par semaine qui est organisée, six c'est trop et ils proposeront de faire seulement quatre demi-journées par année. Ou par exemple quelqu'un qui a très peu d'argent, fait appel au programme Ecopol minimum qui est un programme où on fait le minimum, cette personne ne pourra manger qu'entre 12h30 et 14h car pendant ces heures les plats sont chauds et ça donne comme message que je vais faire du bien à mon corps en mangeant de manière régulière et donc coûter moins cher à la communauté. Cette personne trouvera la règle un peu dur et pourra proposer un assouplissement comme par exemple de n'appliquer cette règle qu'à huit des douze repas qu'elle prend dans la semaine. Ça serait de l'amélioration collective. Un exemple d'amélioration individuelle pourrait être les gens qui mettent un temps extrêmement long pour répondre à leur mail ce qui a pour effet de mettre les autres dans un situation embêtante. On conseillera donc à cette personne de répondre à ses alertes de manière plus fréquente et qu'elle aille suivre le programme de gestion du temps. Cela évitera aussi qu'elle soit exclue de la communauté juste parce qu'elle ne sait pas gérer son temps et que ça l'embête de traiter ses mails. Aussi, si au lieu de tout faire toute seule elle apprenait à demander de l'aide ça irait mieux pour elle et pour les autres aussi. Et on pourrait éviter d'être mis devant le fait accompli de cette personne, de devoir l'accepter et de lui payer en plus la prestation pour éviter des problèmes. Les gens doivent apprendre à faire de la critique constructive à leur rythme et avec des formulaires prédéfinis pour ne pas être dans un réflexe émotionnel de se plaindre et de dire que l'autre c'est un salop, mais de le formuler de la façon la plus constructive possible. L'idée est donc de faire la liste des critiques standards. Une autre liste des critiques standards qui est beaucoup plus facile à faire est celle qui sera faite quand les gens devront payer quelqu'un. Car en fait tout le monde devra payer l'autre. Celui qui aura décidé de se positionner comme micro-entrepreneur d'une des centaines d'entreprises disponibles, il y aura une micro-entreprise qui ne s'occupera que du nettoyage des sols, une autre qui fera que les vitres, une autre que l'entretien, une autre que la vente des séjours dans la partie hôtellerie, une l'accueil, une le guide. Ces micro-entreprises emploieront à chaque fois des gens. Et quand dix touristes espagnols arriveront on trouvera une personne qui a fait la validation comme quoi elle parle suffisamment bien espagnol donc qui a le profil requis pour s'en occuper et qui parallèlement a fait les tests pour les capacités d'accueil et de guide. Il a donc la micro-compétence de mise en valeur et de restitution de l'information qu'il a reçue. Après que la personne ait fait la prestation elle demandera à être payée, et celle qui la payera remplira un formulaire de satisfaction de la prestation effectuée comme la ponctualité, faire son travail du mieux qu'on le peut, l'anticipation, la restitution, et quelques commentaires sur le public en question, les engagement auxquels ils s'étaient engagés, etc. Les clients, les bénéficiaires finaux rempliront également un formulaire ainsi que le prestataire qui pourra évaluer son employeur. Cela permettra de voir si le micro-entrepreneur à qui la communauté a donné sa confiance pour gérer l'entreprise et donner du boulot à d'autres micro-entrepreneurs mérite la confiance durable ou non. Ces formulaires seront au début embêtant à remplir mais les gens s'y habitueront et surtout ils pourront le faire avec des médiateurs qui seront payés pour le faire. Il n'y aura donc pas besoin de s'asseoir devant un ordinateur pour remplir ces formulaires mais de rencontrer quelqu'un qui discutera avec la personne. Avec du recul c'est donc l'évaluation et les critiques constructives dans le cadre d'un échange de prestation. Mais quand ce il ne s'agit pas d'un décompte de prestation mais juste de la co-vivance, de la vie en communauté, il est intéressant de voir les difficultés qu'on rencontre. Par exemple celui qui a un voisin qui triche. Il a le repas illimité et prend plein de truc pour les donner à ceux qui ont une autre formule. Au nom de la charité sociale, il casse l'équité des chances parce que tout le monde peut se mettre à travailler plus et à avoir plus à manger. Ceux qui choisissent de travailler moins ou de faire des travaux à moindre valeur ajoutée avec moins de pression, il auront moins de choix pour les repas mais en même temps ils seront moins sous-pression. On pourra donc dénoncer cette personne qui triche ou dans d'autres domaines n'importe qui ne joue pas le jeux. Qui par exemple invite des gens de l'extérieur sans que ces personnes payent les frais intérieurs, etc. Il y a encore des gens qui jettent les vieilles huiles dans l'évier ou qui enfouissent leur déchets, on peu aussi améliorer ça.